Quelle place pour les femmes dans le prochain Parlement ?
L’avocate et activiste féministe, Bochra Belhaj Hmida ainsi que les dirigeantes au parti Afek Tounes et au mouvement du Peuple, Rim Mahjoub et Leïla Haddad, étaient les invitées de Midi Show, ce lundi 19 octobre 2022, pour parler des craintes concernant les droits et les libertés en lien avec la femme et surtout sa présence et sa représentativité dans le prochain Parlement.
Un pouvoir rétrograde et sexiste
Belhaj Hamida a déclaré que la représentativité des femmes dans le Parlement sera minime, soulignant que le pouvoir en place "est rétrograde et sexiste", selon ses dires.
Elle a, dans ce contexte, considéré que "l'Etat féministe", était une position politique, précisant que "la loi est susceptible de changer les mentalités".
"On a toujours milité pour l'égalité Homme-Femme en Tunisie mais en ce moment, ce droit a été bafoué", a-t-elle lancé.
Pour sa part, la dirigeante du parti Afek Tounes, Rim Mahjoub, a estimé que le prochain Parlement sera essentiellement pour les hommes.
"Il y aura, maximum, une à trois femmes présentes dans cette Assemblée" , a-t-elle lancé.
Quant à Leïla Haddad, elle a considéré que les partis politique ont joué un rôle dans l'absence de la femme dans la vie politique en général, soulignant que la nouvelle loi électorale, promulguée par le président de la République, s'applique à tous et que certaines circonscriptions seront uniquement représentées par des femmes.
Les Tunisiens craignent l'Etat
Belhaj Hamida a, par ailleurs, critiqué l'approche adoptée par le président de la République, précisant que les Tunisiens craignent désormais l'Etat et qu'organiser des manifestations est devenu une aventure.
Elle a, dans ce contexte, souligné la nécessité de secouer la société civile.
"Il est temps que cette dernière change sa méthode et agisse autrement", a-t-elle dit.
Elle a, dans ce contexte, indiqué que Saïed, au pouvoir depuis 3 ans, n'a rien fait en faveur des Tunisiens.
Dans cette optique, Mahjoub a fait savoir que le président de la République s'est accaparé tous les pouvoirs, en se basant sur l'article 80.
"On fait face à un dictateur tyrannique", a-t-elle martelé.
Pour sa part, Haddad a considéré qu'il ne faut pas avoir peur du pouvoir en place, rappelant qu'on a toujours le droit de manifester librement, selon ses dires.
"Pour preuve, la semaine dernière, des manifestations anti-Saïed ont été organisées au centre ville de Tunis", a-t-elle rappelé.