Brahim Bouderbala: l'institution judiciaire vit sa pire période
Le bâtonnier des avocats, Brahim Bouderbala, a déclaré, lors de son passage dans Midi Show de ce mardi 16 novembre 2021, que le ministère de la Justice n'a toujours pas débattu avec l'Ordre des avocats, à propos du Conseil supérieur de la magistrature. Il a fait savoir que l'Ordre n'acceptera pas l'absence de concertation avec les avocats et toutes les structures professionnelles concernant ce projet, puisqu'il n'y a pas que les juges qui sont en jeu.
Bouderbala a, d'autre part, déclaré que la ministre de la Justice était disposée à rencontrer des représentants de l'Ordre des avocats, afin de prendre connaissance de leurs préoccupations et qu'à cette occasion, les avocats pourront débattre des différents sujets concernant l'institution judiciaire dont le CSM.
L'intervenant considère que ce secteur vit, en ce moment, sa pire période, tant sur le plan de l'infrastructure qu'à celui des effectifs. "On ne peut pas parler de justice équitable en l'absence de normes internationales", a -t-il souligné
Pour lui, il est donc urgent d'améliorer, voire même de réformer l'institution judiciaire, ce qui nécessite un certain nombre d'initiatives dont celle relative à la loi organisant le Conseil supérieur de la magistrature
La loi organique des avocats
L'invité de Midi Show a, également, affirmé que l'Ordre des avocats a préparé une première copie du projet de loi organique du secteur. "Elle sera soumise au président de la République puisqu'il représente le pouvoir législatif", a-t-il dit. Il a, d'autre part, remarqué que le décret-loi organisant le métier d'avocat connaît plusieurs lacunes dont la structuration du secteur.
En ce qui concerne le Fonds d'aides sociales et de retraite des avocats, Bouderbala soutient l'idée qu'il soit géré par un Conseil d'administration indépendant.
La question de la présence des avocats dans les médias a été, elle aussi, soulevée par l'intervenant, qui a indiqué qu'il n'y avait aucune objection à ce que les avocats interviennent dans les médias, dans le cadre d'affaires d'opinion publique, soulevées par le parquet ou par une instance judiciaire, ou encore d'apparitions médiatiques dans le cadre d'une activité politique ou civile. "Par contre, le problème se pose quand ils sont rémunérés, en contrepartie d'activités médiatiques, comme chroniqueurs ou lorsqu'ils utilisent les médias pour attirer des clients Cces pratiques s'opposent aux principes du métier d'avocat", a-t-il conclu.