Ghedamsi: Boutar est en prison... sur un rapport de sécurité
Maître Ayoub Ghedamsi, membre du collectif de défense du journaliste et directeur général de la radio Mosaïque FM, Noureddine Boutar, a déclaré, ce vendredi, dans Midi Show, que l'arrestation de son client, le 13 février dernier, découle d'un rapport de sécurité, indiquant qu'il existe un soupçon de corruption financière qui a été exploitée pour influencer la ligne éditoriale de la radio.
Selon Maître Ghedamsi, "lier un présumé blanchiment d'argent à l'influence sur la ligne éditoriale indique que le pouvoir judiciaire s'ingère dans les affaires politiques et médiatiques pour tenter de faire taire toutes les voix de dissonantes".
Et d'ajouter: "La présumée insulte envers la présidence de la République, par la ligne éditoriale de Mosaïque FM n'existe pas dans l'enquête, mais uniquement dans le rapport de sécurité, qui vise à orienter la justice et à contrôler le processus des affaires, ce qui porte atteinte à l'indépendance de la justice".
Dans le même sens, l'invité de Midi Show a fait savoir que la ligne éditoriale de la radio ne comporte pas de discours de haine, ce qui prouve que le dossier est politique, par excellence.
"Noureddine Boutar est en prison parce que le système judiciaire s'est érodé et est devenu obsolète", a-t-il dit.
Par ailleurs, Ayoub Ghedamsi a souligné que le rapport de la Commission d'analyse financière, qui est considéré comme le fondamental déterminant dans la demande de libération de Boutar, était prêt depuis le 20 février 2023, soit sept jours, après son arrestation.
"La responsabilité directe revient au juge d'instruction chargé de l'affaire, car il ne respecte pas la liberté de mon client et le rapport de la commission d'analyse financière n'a été joint au dossier que la semaine dernière", a-t-il précisé.
Maître Ghedamsi a, également, estimé que l'institution de l'instruction n'a pas fait son travail et que le juge d'instruction avait contribué à la dégradation de la situation de Noureddine Boutar et à la détérioration de la justice tunisienne, soulignant que la Chambre d'accusation ne devrait pas garder le silence sur la transgression que le juge d'instruction a commise.