Hichem Snoussi: ''La HAICA, entre dénis et pressions''
Hichem Snoussi, membre de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), a commenté la décision de déférer 19 candidats aux élections législatives et présidentielle devant la justice pour des délits électoraux, relatifs à la publicité politique et à la violation du silence électoral, assurant que la Cour des comptes a auditionné la Haute autorité qui lui a soumis des documents complémentaires au sujet de l'affaire.
"La HAICA a déjà signalé ces abus... Nous sommes le seul organe qui a parlé du manque d'intégrité dans les élections et nous avons dit qu'elles n'étaient pas transparentes et que les médias ont été exploités", a-t-il affirmé.
Et d'ajouter: "Le mouvement Ennahdha et Qalb Tounes ont transformé certaines institutions médiatiques en prolongement de leurs partis et en ont fait des organes de contrôle sur les structures de l'Etat".
Dans le même sens, Snoussi a révélé que la HAICA était soumise à plusieurs pressions à cette époque, soulignant que Noureddine Bhiri avait fait pression pour que les membres de la Haute autorité présentent leur démission.
Il a déclaré que la HAICA avait alors soumis des rapports à l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), qui n'avait, hélas, pas interagi avec elle et elle s'était contentée de porter plainte contre le seul Saïd Jaziri uniquement.
L'invité de Midi Show a estimé que ce dossier est une question de volonté et que la commission électorale aurait dû assumer toute sa responsabilité et dire qu'elle est sous pression pour ne pas exercer ses prérogatives.
Hichem Snoussi a souligné que la situation politique s'est répercutée négativement sur les médias, dénonçant la politique non communicative adoptée par la présidence de la République et par le gouvernement avec la HAICA.
"Ce qui est surprenant, c'est l'absence de communication entre nous et la présidence du gouvernement... Ce gouvernement, comme ceux qui l'ont précédé, refuse de traiter avec l'organe structurant le secteur des médias", a-t-il dit.
Il a ajouté : "La relations entre la HAICA et la présidence de la République avant le 25 juillet était meilleure qu'aujourd'hui".
S'adressant à Saïed, Hichem Snoussi a déclaré: "Lorsque vous avez assumé le poste de président de la République, il est devenu de votre devoir de fournir des informations à l'opinion publique, à travers les médias, qui jouent le rôle de médiateur".