Abdeljélil Héni : La loi de finances n'est pas parfaite, mais...
Le vice-président de la commission des finances et membre du bloc national indépendant à l’Assemblée des représentants du peuple, Abdeljélil Héni, a déclaré dans Midi Show, ce mercredi 11 décembre 2024, que le décret régissant la relation entre l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et le Conseil des régions et des districts stipule qu’en cas de désaccord sur les articles litigieux du projet de loi de finances au sein de la commission paritaire, la version de l’ARP est adoptée.
Il a expliqué : «La commission paritaire examine les textes conflictuels pour parvenir à une version unifiée, mais en cas d’échec, c'est la version de l’ARP prévaut».
Héni a ajouté que le décret prévoit, également, que le vote sur les articles litigieux (modifiés, rejetés ou ajoutés) se fait en une seule fois et non article par article.
Parmi les points de désaccord figure l'article exemptant les petites et moyennes entreprises, en difficulté depuis la pandémie COVID-19, de pénalités et permettant l'échelonnement de leurs dettes, un article rejeté par le Conseil des régions et des districts, ce qui a surpris Héni.
Il a souligné que les articles du projet de loi de finances reflètent la situation des finances publiques ainsi que l'orientation sociale du gouvernement, avec 17 mesures visant les catégories vulnérables. «Ce n’est pas une loi révolutionnaire qui offrira le bien-être au peuple, mais elle constitue une première étape importante pour restaurer le rôle social de l’État».
Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite et qu'elle ne répond pas pleinement aux attentes de l’ARP, il a affirmé qu’elle est globalement capable d'améliorer le pouvoir d’achat des citoyens. Selon lui, «tout travail humain comporte une marge d'erreur», citant comme exemple l'inclusion dans la loi de finances 2025 des dispositions pour corriger des mesures antérieures.
Héni a, par ailleurs, affirmé que, dès l’année prochaine, le Parlement mènera une «révolution législative» et n’attendra plus les propositions gouvernementales. «Nous prendrons l’initiative, voterons et reprendrons notre rôle de représentants du peuple».
Concernant le financement d'une partie du budget par la Banque centrale, Héni a expliqué que ce choix avait été fait sous contrainte, en raison du coût élevé de l’endettement extérieur, obligeant le recours au marché intérieur.
Enfin, il a exprimé son optimisme quant à une croissance économique possible de 2,5%, grâce aux mesures du projet de loi de finances, notamment dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture, de la fiscalité, du phosphate et des énergies renouvelables.