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Affaire Belaïd: Des accusés refusent de comparaître devant une...femme

Maître Imène Gzara, membre du collectif de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, assassinés respectivement le 6 février et le 25 juillet de la même anée 2013, a fait le point, lors de son passage dans l'émission Midi Show de ce jeudi 8 février 2024, sur les récents développements du procès des concernés par le meurtre de Chokri Belaïd, ainsi que sur les attentes suscitées par le début de leurs interrogatoires.

L'avocate a mis en avant le fait que tous les accusés avaient assisté aux audiences des interrogatoires, entamées depuis le 6 février, à l'exception de trois qui ont refusé de comparaître devant la Cour, sans fournir de raisons explicites, bien qu'ils aient été amenés au Tribunal de leur lieu ďincarcération et leur décision actée.

Selon Imène Gzara, leur refus de comparaître était motivé par des considérations idéologiques, à savoir leur non-reconnaissance de la légitimité judiciaire en cours et leur opposition à être jugés par une femme, étant donné qui se trouve être la présidente de la Chambre, ajoutant que d'autres accusés sont toujours en cavale.

L'invitée de Midi Show a, également, a souligné que l'affaire, qui en est encore à la phase de "pré-jugement", est très complexe sur le plan procédural, et mentionné l'existence d'un autre dossier, ouvert le 8 janvier 2024 et qui est lié à l'affaire en cours.

Revenant sur les déclarations de certains accusés, Imène Gzara a expliqué que bien que tous les accusés soient affiliés au groupe terroriste Ansar Achariâ', ils ont récusé cette obédience, lors de leur interrogatoire, se rétractant ainsi par rapport à leurs déclarations antérieure, dans l'évident but d'éviter des sanctions plus lourdes. "Ils ont affirmé n'avoir fait que participer à des cercles de prédication, rejetant toute relation avec Kamel Gadhgadhi (NDLR: le terroriste qui a tiré sur Chokri Belaïd et qui a été abattu, des années plus tard, dans une opération sécuritaire) et ne pas être au courant de la branche des assassinats et du jihad du groupe", a-t-elle dit.

Pour l'avocate, "il est clair qu'ils veulent ne diriger les accusations que vers les impliqués décédés, à savoir Kamel Gadhgadhi, Lotfi Zaïn, et Adel Saâdi, comme s'ils craignaient de confondre des personnes encore en vie"

Concernant les autres dossiers liés à l'affaire, l'avocate a évoqué ceux de Fathi Dammak et des 11 co-accusés, de "l'appareil secret", de la "chambre noire au ministère de l'Intérieur" et ainsi Béchir Akremi, ancien juge d'instruction, désormais révoqué et en détention 

Imène Gzara a conclu, en affirmant que le nombre total des accusés dans l'assassinat de Chokri Belaïd pourrait augmenter, en raison des investigations encore en cours, notamment en ce qui concerne la stratégie et les manœuvres qui avaient été menées, dans le but de "fragmenter et de démanteler délibérément l'affaire, dans un semblant de respect de la loi", a-t-elle indiqué.