Première mission privée vers la Station spatiale internationale
Trois hommes d'affaires et un ancien astronaute doivent décoller, ce vendredi, à bord d'une fusée de SpaceX pour la première mission entièrement privée vers la Station spatiale internationale, où ils resteront plus d'une semaine.
Le décollage est prévu pour 11H17 heure locale (16H17 heure de Tunis) depuis le centre spatial Kennedy, à Cap Canaveral en Floride.
Des novices se sont déjà rendus dans la station spatiale (ISS), notamment dans les années 2000. L'année dernière, la Russie y a envoyé une équipe de tournage de film, puis un milliardaire japonais. Mais ceux-ci volaient à bord des fusées Soyouz, accompagnés de cosmonautes.
Cette fois, c'est la société Axiom Space qui a organisé le voyage, en collaboration avec SpaceX et la Nasa, rétribuée pour l'utilisation de sa station.
Le commandant de la mission, nommée Ax-1, est l'Américano-Espagnol Michael Lopez-Alegria, un ancien astronaute qui s'est déjà rendu dans l'ISS.
Les trois autres membres d'équipage ont payé plusieurs dizaines de millions de dollars chacun pour l'expérience. Le rôle de pilote est occupé par l'Américain Larry Connor, à la tête d'une société immobilière.
La capsule Dragon doit s'amarrer à l'ISS samedi vers 07H30 (12H30 HT).
A leur arrivée, l'équipage recevra une visite guidée de la station, puis se mettra au travail.
Il s'agit seulement de la sixième fois que SpaceX fait voler des humains (la cinquième vers l'ISS). Le premier vol a eu lieu il y a moins de deux ans.
Axiom Space a conclu un accord pour un total de quatre missions avec SpaceX, et la Nasa a déjà formellement approuvé le principe d'une deuxième, Ax-2.
Pour Axiom Space, il s'agit d'une première étape vers un but ambitieux: la construction de sa propre station spatiale.
"C'est important pour nous de pouvoir répéter" de telles missions "à une plus petite échelle", a déclaré Michael Suffredini, le patron de l'entreprise.
Le premier module de cette station privée doit être lancé en septembre 2024. La structure sera d'abord rattachée à l'ISS, avant de prendre son autonomie lorsque cette dernière sera mise à la retraite, a priori autour de 2030.
Ce mouvement de privatisation de l'orbite basse est encouragé par la Nasa, qui souhaite générer des revenus grâce à ces missions privées, et à terme, ne plus devoir gérer l'exploitation d'une station, mais plutôt louer les services de structures privées, afin de se concentrer sur l'exploration lointaine.