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Biens confisqués: Saïed dénonce une démarche 'titubante'...

Biens confisqués: Saïed dénonce une démarche 'titubante'...

Le président de la République, Kais Saïed, a effectué, hier mercredi, une visite aux locaux de la commission de confiscation au siège du ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, avant de se rendre au siège du ministère des Finances et au palais du gouvernement à la Kasbah.  

Le chef de l’Etat a saisi l’occasion pour dénoncer la démarche titubante concernant les biens confisqués, estimant que ce dossier n’a pas avancé d’un iota et qu’il est «encore au point zéro».

Il a, dans ce contexte, rappelé que depuis 2011 jusqu’à février 2025, les travaux de la commission de confiscation n’ont cessé de traîner en longueur, critiquant une démarche inopérante marquée par la profusion des commissions, la persistance des infractions et des abus, le recours au moyen dilatoire dans le traitement des dossiers en instance et une manipulation à outrance de dossiers, à travers la cession illégale et dévalorisante de bon nombre de biens mobiliers et immobiliers.

Tout en déplorant une situation «anormale», le chef de l’Etat a réaffirmé que ces biens spoliés sont la propriété du peuple tunisien, promettant, à ce titre, d’œuvrer sans relâche à servir l’intérêt de la Tunisie et à défendre l’autonomie de sa décision nationale.

Lors de sa visite au siège du palais du gouvernement à la Kasbah, Saïed s’est entretenu avec le chef du gouvernement, Kamel Maddouri. Une réunion au cours de laquelle il a appelé à la nécessité de mettre fin à cette interminable cascade de commissions en charge du dossier des biens confisqués, pointant du doigt des lobbies opérant en Tunisie et à l’étranger qui s’évertuent à torpiller la souveraineté nationale.

"Il est plus que jamais impérieux de mettre sur pied des législations révolutionnaires, à l’aune des attentes du peuple dans tous les domaines", a préconisé le chef de l’Etat, plaidant, dans ce contexte, en faveur d’une approche différente, centrée autour de nouveaux concepts et perceptions qui font table rase du passé.

Lors de cette réunion, le chef de l’Etat a, également, évoqué le dossier de la révision du Code de travail ainsi que la suppression de la sous-traitance, estimant que cette forme de travail précaire n’est autre qu’un «esclavage déguisé» à laquelle il importe de mettre fin dans les plus brefs délais, avec une législation qui purge le pays de ceux qui s’acharnent à agir en filigrane et qui ont choisi volontiers de "vendre" leur conscience et d’être à la solde des puissances coloniales.  

"Plus besoin de rappeler que notre pays est un Etat souverain et que son peuple est libre de disposer de lui-même, dans le cadre d’un système politique, d’un projet socio-économique escompté", a encore martelé le président Saïed, fustigeant des projets «suspects», visant à effriter le pays et à nourrir une guerre civile.

Toujours dans le cadre de cette réunion, le chef de l’Etat a pressé la Douane tunisienne à accomplir la mission qui est la sienne, s’agissant de protéger l'économie nationale, dénonçant, à ce propos, les exactions ciblant nombre de citoyens, alors que les grosses têtes de la contrebande bénéficient encore de l’impunité.

"Nul n’est au-dessus de la loi", a fait savoir le chef de l’Etat, soulignant que la Tunisie ne peut nullement être un «butin» et que le peuple mène une course effrénée contre le temps, face à une destruction systématique des services publics par ceux qui se font passer pour des victimes.

"La Tunisie ne peut en aucun cas être sujette à cession ou à vente. Notre avenir ne peut nullement être concédé", a encore dit Saïed.

(TAP)

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