La tension monte en Irak
La tension monte en Irak. L’armée a décrété ce lundi un couvre-feu à partir de 19 heures (heure locale) à Bagdad, alors que des partisans du leader chiite, Moqtada Sadr, ont envahi le palais de la République en ce début d’après-midi. Dans la Zone Verte de la ville, 12 sympathisants de l'homme politique sont décédés. Plusieurs obus auraient été tirés dans cette même zone, selon une source sécuritaire.
La raison? Dans la matinée, Moqtada Sadr a annoncé son « retrait définitif » de la politique. Une décision qui pourrait renforcer l’instabilité dans le pays, dix mois après les élections législatives d’octobre 2021. On fait le point sur un blocage politique qui pourrait rapidement tourner en guerre civile.
Dans la matinée, Moqtada Sadr a annoncé son « retrait définitif » de la politique. Le très influent clerc chiite, habitué des coups d’éclat, a fait cette annonce au moment où l’Irak est embourbé dans une profonde crise politique depuis les législatives d’octobre 2021.
L’Irak, accablé par une grave crise économique et sociale, n’a toujours pas de nouveau Premier ministre, ni de nouveau gouvernement, les forces chiites, dont celle de Moqtada Sadr, n’arrivant pas à se mettre d’accord sur leur mode de désignation.
Fort d’une immense base populaire, l’ex-chef de milice a une nouvelle fois démontré qu’il était capable de rebattre les cartes en Irak avec un tweet. « Par la présente, j’annonce mon retrait définitif », a déclaré Moqtada al Sadr dans une déclaration publiée sur Twitter, critiquant les autres dirigeants politiques chiites de ne pas avoir tenu compte de ses appels à la réforme.
L’armée irakienne a décrété peu de temps après les déclarations de Maqtada Sadr, un couvre-feu à partir de 19 heures (16 heures GMT) à Bagdad, alors que des milliers de partisans du leader chiiite manifestaient leur mécontentement dans et à l’extérieur de la Zone Verte (enclave hautement sécurisée à Bagdad, qui fut instituée en avril 2003 à la suite de nombreux attentats dans le pays).
Quelques heures après l’annonce du couvre-feu, des dizaines de partisans de Moqtada Sadr ont pénétré à Bagdad dans le palais de la République, un bâtiment d’apparat, pour y manifester leur colère après que le leader chiite irakien a annoncé son « retrait » de la politique, a-t-on appris auprès des forces de sécurité.
(AFP)