Quelles incidences de la crise tuniso-marocaine ?
Le secrétaire général de l'Institut de recherche sur le Maghreb contemporain, Hichem Hajji, est revenu, lors de son intervention dans Midi Show, ce lundi 29 août 2022, sur l'incident diplomatique entre la Tunisie et le Maroc.
En effet, la tension est montée suite à l’accueil, à Tunis à l'occasion de la TICAD 8, de Brahim Ghali, chef des indépendantistes sahraouis du Front du Polisario.
Le Maroc a, à cet effet, boycotté la conférence et rappelé son ambassadeur en Tunisie, dénonçant "un acte grave et inédit, qui heurte profondément les sentiments du peuple marocain".
Hajji a expliqué que le dossier du Sahara occidental représente un sujet clos pour le Maroc, rappelant que le roi Mohamed V avait, récemment, exhorté les pays partenaires du Maroc à le soutenir "sans aucune équivoque", en ce concerne cette question.
Dans ce contexte, Hajji a considéré que le roi a "sauté sur l'occasion pour distraire les gens des conflits cachés autour du trône et de la question de la normalisation avec l'entité sioniste, selon ses dires.
Dans cette optique, le chercheur a estimé que le Maroc a essayé de provoquer un problème au cours de la TICAD8, afin de faire semblant que son Royaume est "toujours uni".
Il a, par ailleurs, estimé que la Tunisie pourrait avoir changé sa position en ce qui concerne la question du Sahara occidental, surtout que ses relations avec les USA sont "froides", ce qui l'a amenée à choisir de s'aligner derrière l'Algérie et la France, voire même la Russie.
L'interlocuteur d'Elyès Gharbi a, également, déclaré que l'incident diplomatique entre le Maroc et la Tunisie n'aura, peut être, pas de répercussions directes sur la vie des citoyens tunisiens mais ne sera pas sans effets.
"Le Maroc a plusieurs alliances, notamment avec Israël, ce qui signifie un soutien américain", a-t-il lancé.
Dans cette même optique, Hajji a mis en garde contre la froideur des relations tuniso-américaines, soulignant qu'elles pourraient affecter le traitement du dossier tunisien par le fonds monétaire international.
"Le président de la République doit faire part de sa position officielle sur ce qui s'est passé", a-t-il enfin indiqué.