Critiqué pour avoir évincé deux anciennes ministres, Trudeau se défend
Justin Trudeau a défendu ce mercredi sa décision d'expulser deux de ses anciennes ministres du groupe parlementaire libéral face aux protestations de jeunes femmes et de l'opposition, qui accuse le Premier ministre canadien d'ingérence dans une procédure judiciaire.
S'adressant au Parlement à 338 jeunes femmes venues de toutes les régions du pays pour s'initier aux rouages de la vie politique canadienne, Justin Trudeau a justifié sa décision en invoquant "une rupture de confiance".
Pendant son discours, plusieurs dizaines de ces jeunes femmes lui ont tourné le dos en signe de protestation, selon des images circulant sur les réseaux sociaux.
Puis, lors de la séance des questions au Parlement, l'opposition a reproché à M. Trudeau de se dire féministe tout en évinçant deux femmes "qui ont vu quelque chose de mal et ont décidé de s'y opposer", selon Andrew Scheer, chef du parti Conservateur.
Justin Trudeau a rappelé que "18 femmes fortes" continuaient de faire partie de son gouvernement et que ce dernier avait toujours été à parité homme-femme depuis son arrivée au pouvoir en 2015.
"Je continue à travailler très fort pour faire avancer la cause des femmes", avait-il dit auparavant, admettant néanmoins qu'il restait "toujours plus à faire".
Jody Wilson-Raybould et Jane Philpott, deux ex-ministres au centre de la pire crise politique du mandat du Premier ministre, ont été exclues mardi du Parti libéral au pouvoir après avoir démissionné du gouvernement, sur fond d'allégations d'ingérence politique du bureau de Justin Trudeau dans une affaire judiciaire.
Le Premier ministre et son entourage sont confrontés depuis deux mois à une grave crise politique après avoir été accusés par Mme Wilson-Raybould, ex-ministre de la Justice, d'avoir exercé sur elle des pressions "inappropriées" pour éviter un procès au groupe canadien SNC-Lavalin, accusé de corruption en Libye.
L'ancienne ministre de la Justice avait été rétrogradée au poste de ministre des Anciens combattants lors d'un remaniement début janvier, avant de démissionner mi-février. Elle estime que cette rétrogradation est la conséquence de son refus de céder aux pressions présumées du Premier ministre.
L'ex-ministre de la Justice, siégeant désormais comme indépendante au Parlement, a précisé lors d'un point de presse avoir agi par "principe" pour défendre la "vérité".