Afghanistan: Attentat-suicide à Kandahar
Un attentat-suicide revendiqué par le groupe Daech dans la ville afghane de Kandahar a fait trois morts, hier jeudi, selon les autorités talibanes, tandis qu'une source hospitalière évoquait un bilan plus lourd de vingt tués.
L'attentat a eu lieu dans la matinée devant une banque de la grande ville du sud de l'Afghanistan, fief des talibans.
"Ce matin, un attentat-suicide a eu lieu devant la Nouvelle Banque de Kaboul, trois personnes ont été tuées et douze blessées", a annoncé à l'AFP Inamullah Samangani, directeur du département de l'Information et de la Culture de la province de Kandahar.
Les autorités talibanes avaient rapidement accusé Daech d'être à l'origine de l'attentat, qui a ensuite été revendiqué par la formation terroriste.
Un combattant de Daech "a déclenché sa ceinture explosive" près d'un "rassemblement de la milice talibane" à proximité d'une banque à Kandahar, a indiqué l'agence de presse de Daech, Amaq, sur son compte Telegram.
Le porte-parole du ministère afghan de l'Intérieur, Abdul Mateen Qani, a déclaré à l'AFP que l'enquête était en cours et que "les criminels seront identifiés (...) et punis pour leurs méfaits".
Une source hospitalière a fait état en soirée auprès de l'AFP d'un bilan bien plus lourd.
"L'hôpital de Mirwais a reçu vingt tués ce matin après l'explosion", a annoncé cette source ayant requis l'anonymat.
"Les victimes sont des civils", avait précisé en matinée M. Samangani, ajoutant que l'attentat avait visé des personnes venues chercher leur salaire dans cet établissement.
L'émir Hibatullah Akhundzada, le chef suprême des talibans, vit reclus à Kandahar, tandis que le gouvernement est installé à Kaboul.
L'attentat a eu lieu à 08H00 locales (03H30 GMT) dans le centre de la ville.
Après l'explosion, les autorités talibanes ont rapidement bouclé la zone et interdit aux journalistes de s'approcher, comme elles le font habituellement en cas d'attentat.
Un journaliste de l'AFP a vu sur place les corps de victimes, qui semblaient inconscientes ou décédées, emportés dans des ambulances.
Les autorités talibanes annoncent généralement des bilans humains plus faibles que les hôpitaux.