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Affaire Karoui: IWatch veut une enquête sur les déclarations de Karafi

L'organisation I Watch a appelé le ministère public et le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) ainsi que l'Inspection générale au ministère de la Justice, à ouvrir une enquête sur les dernières déclarations de la présidente d'honneur de l'Association des magistrats Tunisiens (AMT), Raoudha Karafi, lors de son passage dans Midi Show, lundi.

Cette dernière avait révélé que le président de la Cour de Cassation, Taïeb Rached, avait manipulé les procédures et le processus judiciaires pour la libération du président de Qalb Tounès, Nabil Karoui.

Elle a ajouté qu'après le refus, par la chambre spécialisée à la Cour de Cassation, de libérer le suspect présumé, ce dernier avait à nouveau présenté une autre demande de libération, sur conseil de Taïeb Rached, à la chambre spécialisée dans les affaires militaires qui a annulé la décision de prolongation de la période de détention.

Karafi n'a pas écarté l'existence de pressions politiques exercées sur la justice dans cette affaire, surtout que les chambres de la Cour de cassation n'examinent pas, généralement, les décisions provisoires à l'instar des demandes de libération.

Dans une déclaration publiée, ce mardi, I Watch considère que ces propos sont venus dévoiler les circonstances de la manipulation du dossier Karoui et l'implication du premier président de la Cour de cassation, Taïeb Rached, dans des affaires de malversation.

L'ouverture d'une enquête pourrait renseigner davantage sur le dossier de ce magistrat qui sera traduit, le 16 juillet prochain, devant le conseil disciplinaire, estime la même source.

Le CSM se penche actuellement sur les accusations de corruption portées contre Taïeb Rached, après avoir gelé son adhésion au conseil. Le conseil de l'ordre judiciaire, lui a levé l'immunité.

De son côté, Rached accuse l'ancien procureur de la République auprès du Tribunal de première instance de Tunis, Bechir Akermi, d'être derrière cette campagne de diffamation, l'accusant  d'être, en partie, responsable des dysfonctionnements ayant entaché les affaires Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

Pour sa part, la présidente du Conseil de l'ordre judiciaire, Malika Mazari, avait déclaré à la TAP qu'une affaire, soumise récemment au conseil de discipline concerne plusieurs juges dont Bechir Akermi et Rached Taïeb.

A noter que le CSM s'était également saisi du dossier Bechir Akermi.

(TAP)