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Saïed au Sommet de Paris: Nous ne voulons plus être des victimes

Le président de la République, Kais Saïed, participe au Sommet "Pour un nouveau pacte financier mondial", qui se tient actuellement à Paris.

A cette occasion Saïed a tenu à remercier son homologue français pour cette invitation et "cette occasion de partager nos points de vue", a-t-il dit

"Je vais parler en arabe, mais je vais commencer par une boutade : Après Charlie Chaplin, vint le temps de Laurel et Hardy... Vous vous souvenez peut-être ou certains d’entre vous se souviennent de la chanson du début de chaque film de ce duo : "C’est moi Laurel et toi Hardy, c’est moi le grand et toi le petit". Mesdames et messieurs, avec cet esprit de grands et de petits, on ne peut pas aller vers un monde meilleur. Mesdames et messieurs, on n'est pas petits", a-t-il ajouté.

Et de poursuivre : "Je vais enchaîner en langue française pour parler de la situation des finances dans le monde et pour reprendre une phrase de François Hollande, prononcée au Parc des expositions du Bourget, il disait : "mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature et pourtant il gouverne, cet adversaire c’est le monde des finances".

Le président de la République est revenu ensuite à l'arabe pour déclarer qu'on parle aujourd’hui d’un nouveau pacte financier dans le domaine des finances. "Cependant, est-ce qu'on est en mesure de mettre en place un nouveau régime financier, avec les mêmes normes et en se basant sur les mêmes principes, installés après la Seconde Guerre mondiale ?», s’est-il demandé.

Saïed a, dans le même contexte, dit :
"Nous étions sous la colonisation et nous n’avons pas participé aux accords de Bretton Woods. Sur cette base, pouvons-nous construire un futur pour nos peuples et pour l’humanité? Est-il possible de nous lancer à nouveau sur la base d'une vision caduque?".


Et de continuer : "A mon avis, il faut réfléchir d'une manière différente de la pensée qui a dominé pendant des années et qui n’a fait qu’approfondir le fossé entre le Nord et le Sud toujours souffrant, depuis sept décennies, de la misère, la pauvreté et la privation. Les chiffres qui nous ont été présentés par plusieurs participants montrent qu’il est temps pour l’humanité tout entière de réfléchir à de nouveaux moyens et de regarder le passé et ses maux et ceux qui en ont été à l’origine".

Il s'est ainsi demandé sur les raisons qui font qu'en Afrique, l’espérance de vie ne dépasse pas 40 ans et que les enfants meurent dans "nos pays africains" de faim et des effets des guerres.

"Je veux être franc avec vous parce que je suis convaincu que nous ne pouvons bâtir à nouveau que si nous sommes francs avec nous-mêmes et faisons face à la réalité avec toute responsabilité. Qui est responsable du réchauffement climatique ? Est-ce nous ou le le manque de précipitations ? Qui est responsable des pandémies que le monde a connues dont nous avons été les victimes et en avons payé le prix fort?", a encore asséné le chef de l'Etat.

"Vous avez les chiffres qui prouvent que les prêts qui ont été octroyés n’ont pas été distribués aux peuples et n’ont rien réalisé. Ces fonds ont été détournés et vous connaissez qui a fait cela. Pourquoi l’argent spolié, qui est actuellement dans les banques de la moitié Nord du monde, n’est-il pas renvoyé à nos peuples?", s'est interrogé Saïed.

Si le monde vit aujourd'hui une crise, on doit trouver une solution basée sur la justice et l’équité au sein des pays et des sociétés, à l'échelle internationale aussi, a affirmé Saïed.

"Nous devons œuvrer ensemble pour concrétiser les principes de la justice et de la liberté, afin de mettre en place un nouveau système mondial, compte tenu que ce système a atteint ses limites. Cette fois, nous voulons un nouveau monde basé sur une vision commune pour l’humanité. Nous ne voulons pas être, de nouveau, des victimes".