La BAD appelle la Tunisie à conclure un accord avec le FMI
La Tunisie est appelée à conclure un accord "préliminaire" avec le Fonds Monétaire International (FMI), afin de stabiliser le cadre macroéconomique et partant, rétablir la soutenabilité de ses finances publiques et envoyer " un signal positif aux investisseurs privés et aux bailleurs", selon la BAD.
Le rapport sur les perspectives économiques en Afrique 2023, publié par la Banque Africaine de Développement, en marge de ses assemblées annuelles qui se déroulent du 22 au 26 mai courant, à Charm el-Cheikh, en Egypte souligne que l'entrée en vigueur de l'accord de prêt de 1,9 milliard de dollars, avec le FMI, "permettrait de débloquer des financements concessionnels de la part d'autres partenaires au développement".
La Tunisie devrait, également, "se doter d'une stratégie de réduction de la dette souveraine à moyen terme et mettre en oeuvre un plan de restructuration des entreprises publiques et de réduction de leurs dettes extérieures garanties par l'Etat", selon la BAD.
S'agissant des projections macro-économiques, elle prévoit un rétrécissement des déficits budgétaires et du compte courant de la Tunisie, en raison du programme national de réformes amorcé en 2022, lequel vise à renforcer l'investissement privé, à consolider les finances publiques et à améliorer la performance des entreprises publiques.
Néanmoins, ces perspectives pourraient se dégrader "à cause du risque élevé de surendettement qui limite l'accès au financement extérieur".
"Le déficit budgétaire a baissé de 7,6% en 2021, à 6,8% du PIB en 2022. Cependant, la masse salariale, les subventions et le service de la dette continuent de peser lourdement, sur le budget de l'Etat, totalisant environ deux tiers des dépenses de 2022".
"Pour ce qui est du déficit courant, il s'est creusé de 6% du PIB en 2021, à 8,5% en 2022 avec l'augmentation des prix des importations alimentaires et énergétiques".
Selon la BAD, la reprise pourrait être ralentie par "des tensions sociales causées par la hausse des prix, une politique fiscale restrictive pénalisant les investissements publics ou une exacerbation des incertitudes politiques".
La BAD a prévu une moyenne de croissance économique en Tunisie de 2,3% durant la période 2023/2024.