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Ameur Meherzi: le projet de loi de finances est déformé

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Ameur Meherzi, bâtonnier des avocats tunisiens, a déclaré aujourd’hui, jeudi 20 octobre 2016, que le projet de loi des finances n’est pas juste.


"Le gouvernement n’a pas pris en considération la situation des avocats tunisiens. Le nombre d’avocats est monté à 8000, mais le gouvernement n’a pas changé les mesures. Depuis 2010, des milliers d’avocats ont été inscrits sur les listes. L’avocat inscrit ne peut commencer à travailler qu’après 5 ou 6 mois car il doit attendre de prêter serment. Le gouvernement a interrompu les négociations avec les avocats. Pour rappel, chaque avocat passe trois ans sans être payé".


Ameur Meherzi, a ajouté que le timbre fiscal doit être utilisé dans un cadre libératoire. «Le projet de loi des finances est né déformé. Les avocats n’ont pas tous le même nombre d’affaires. Certains traitent 10 dossiers par jour, d’autres même pas 10 par an. Le timbre fiscal libératoire est une avance sur un argent que les avocats n’ont pas touché. Il s’agit de 46 millions de dinars par an. Les avocats ont proposé le timbre dans un projet complet, mais le gouvernement a jeté le projet et il a gardé le timbre», a fait savoir le bâtonnier des avocats.


Le bâtonnier des avocats a indiqué que les chiffres avancés sur le travail des avocats ne sont pas précises car la présence de l’avocat dans une grande partie des affaires n’est pas obligatoire. En plus, les affaires de droit de l’homme sont prises en charge sans contrepartie, a ajouté Ameur Meherzi.


Manque de patriotisme


"Le projet de loi des finances manque de patriotisme car il a cédé aux pressions des institutions financières internationales sans prendre les spécificités des corps des métiers. La révision de l’IRPP(impôt sur le revenu des personnes physiques) ne peut pas résoudre les problèmes du pays. Il fallait viser les grandes têtes de contrebande qui gagnent des millions. 50% des ressources de l’Etat sont perdues à cause de l’économie parallèle et la contrebande", a expliqué Meherzi.

 

"Nous avons lancé un conseil des métiers libéraux qui réunit toutes les parties prenantes. Mais le gouvernement n’a pas voulu ouvrir les canaux de dialogue".


Ameur Meherzi a rappelé que la grève aura lieu demain, sauf pour les dossiers urgents liés aux délais.