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Les trésors du San José aiguisent toutes les convoitises

Une épave disparue depuis longtemps, avec à son bord des réserves d'or d'une valeur estimée à plusieurs milliards de dollars, a été clôturée de manière suspecte au nom de la "protection du patrimoine".
La Colombie a déclaré mercredi une "zone archéologique protégée" autour de l'endroit où un galion espagnol, dont la coque était chargée d'or, d'argent et d'émeraudes, a coulé au large de sa côte caraïbe il y a plus de trois siècles.

La désignation "garantit la protection du patrimoine" grâce à la "préservation à long terme du navire et au développement d'activités de recherche, de conservation et de valorisation", selon le ministère de la culture du pays.

Le San José appartenait à la couronne espagnole lorsqu'il a été coulé par la marine britannique près de Carthagène en 1708. Seule une poignée de ses 600 membres d'équipage a survécu.

Le galion revenait du Nouveau Monde (les Amériques actuelles) à la cour du roi Philippe V d'Espagne, avec à son bord des coffres d'émeraudes et quelque 11 millions de pièces d'or et d'argent.

Depuis, le San José et son trésor reposent à 600 mètres de profondeur, l'emplacement étant un secret d'État bien gardé.

La Colombie a officiellement annoncé sa découverte en 2015, mais les aventuriers l'avaient déjà cherchée depuis longtemps.

La valeur de son butin a été estimée à plusieurs milliards, voire dizaines de milliards de dollars.

Malgré cela, le ministre de la culture, Juan David Correa, a insisté cette semaine sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un trésor : "Il ne s'agit pas d'un trésor. Nous ne le traitons pas comme tel.

Il a annoncé la nouvelle désignation de la zone lors d'un événement marquant le lancement de la première phase "non intrusive" d'une exploration scientifique de l'épave.

Le président colombien Gustavo Petro a insisté pour que l'épave soit récupérée à des fins scientifiques et culturelles, mais nombreux sont ceux qui réclament encore avec véhémence son inestimable contenu.

L'Espagne avait revendiqué le navire et son contenu en vertu d'une convention des Nations unies à laquelle la Colombie n'était pas partie.

Les indigènes boliviens Qhara Qhara affirment que les richesses leur ont été volées par les Espagnols, qui les ont forcés à extraire les métaux précieux.

Les indigènes boliviens ont fait une sorte de concession, déclarant qu'ils étaient prêts à travailler avec la Colombie en échange de quelques pièces seulement du San José.

"Ce n'est pas seulement pour une question symbolique, mais surtout pour une question spirituelle", a déclaré à l'AFP Samuel Flores, chef du Qhara Qhara, en 2023.
"Nous voulons simplement que nos ancêtres soient en paix.

L'épave est également revendiquée par la société américaine de sauvetage Sea Search Armada, qui affirme l'avoir trouvée pour la première fois il y a plus de 40 ans et qui a assigné la Colombie devant la Cour permanente d'arbitrage des Nations unies, réclamant 10 milliards de dollars.

Selon un document du gouvernement colombien, le San José transportait "le plus grand trésor de l'histoire de l'humanité".
 

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