Affaire Bygmalion : six mois ferme requis contre Nicolas Sarkozy
Un an de prison, dont six mois avec sursis, a été requis jeudi à l'encontre de l'ancien président Nicolas Sarkozy, jugé avec 13 autres prévenus dans l'affaire des dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012.
Des peines allant de dix-huit mois à quatre ans d'emprisonnement avec sursis, assortis d'amendes de 25.000 à 150.000 euros, ont été requises à l'encontre des autres prévenus.
"Nicolas Sarkozy ne regrette visiblement rien puisqu'il n'est venu qu'à une seule audience alors que toutes les auditions le concernaient", a soutenu la procureure Vanessa Perrée en dénonçant "la totale désinvolture" de l'ex-chef de l'Etat.
Pour "marquer sa distance" avec les autres prévenus, Nicolas Sarkozy, jugé pour "financement illégal de campagne électorale", a choisi d'être représenté par son avocat durant les cinq semaines de procès. Lors de son interrogatoire mardi, il avait contesté que sa campagne ait coûté deux fois plus que le plafond autorisé par la loi. "C'est une fable !", s'était-il emporté.
Le procureur Nicolas Baïetto a balayé cette explication. "Il était président au moment des faits. C'est une fonction qui exige un comportement irréprochable", a asséné le magistrat.
"Ce comportement de ne pas se considérer comme un justiciable comme un autre, comme un citoyen parmi les citoyens, est à l'avenant de ce qu'il a été lors de cette campagne présidentielle, se situant hors de la mêlée", a renchéri Mme Perrée. "Cette désinvolture vis-à-vis (des autres prévenus) et du tribunal est à l'image de la désinvolture dans sa campagne".