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Pakistan : 16 morts et 30 blessés dans l'explosion d'une bombe

Au moins 16 personnes ont été tuées et 30 blessées ce vendredi dans l'explosion d'une bombe sur un marché de Quetta, la capitale du Baloutchistan, la plus instable des provinces du Pakistan.

Selon ce bilan communiqué par le chef provincial de la police Mohsin Butt, huit des morts appartenaient à la minorité chiite hazara et l'un des tués faisait partie des fortes de sécurité. Les autres victimes sont des personnes travaillant sur le marché aux fruits.

Un précédent bilan faisait état de 14 morts et 15 blessés. Aucun groupe n'a pour l'instant revendiqué l'attentat.

D'après un policier en poste sur le marché, l'endroit était bondé au moment de l'explosion, qui s'est produite tôt le matin. Des morceaux de chair et du sang étaient visibles sur place, alors que des blessés appelaient à l'aide, a constaté un correspondant de l'AFP.

"J'étais en train de charger une camionnette et j'ai entendu un énorme +bang+. Il m'a semblé que la terre sous moi avait tremblé et je suis tombé", a raconté Irfan Khan, interrogé par l'AFP dans un hôpital de Quetta où il était soigné pour des blessures légères.

"Il y avait une énorme fumée noire et je ne pouvais rien voir", tandis que l'odeur de "chair brûlée" s'imposait, a-t-il ajouté. "J'entendais des gens hurler à l'aide. Je hurlais aussi à l'aide".

Le Baloutchistan, frontalier de l'Iran et de l'Afghanistan, est le carrefour de nombreux trafics en tous genres. Des groupes armés extrémistes et séparatistes y sont également actifs. 

Environ 500.000 des 2,3 millions d'habitants de Quetta sont hazaras. Cette communauté chiite est si régulièrement ciblée que des policiers et des forces paramilitaires assuraient la sécurité du marché visé, où ils ont l'habitude de se rendre, a souligné le chef de la police Mohsin Butt.

Omar Waraich, directeur adjoint de l'ONG Amnesty international pour l'Asie du sud, a qualifié l'attaque de "rappel douloureux des menaces auxquelles la communauté hazara de Quetta continue à faire face".

Le gouvernement du Premier ministre Imran Khan doit s'employer à "protéger efficacement" ses membres, pour "en finir avec plus d'une décennie de carnage" contre cette communauté, a-t-il ajouté.

En dépit de cette attaque, la sécurité s'est très nettement améliorée au Pakistan, où les attentats constituaient la routine entre 2001 et 2015.

D'après le CRSS, un think-tank pakistanais, 1.131 personnes ont été tuées dans des violences extrémistes, politiques ou criminelles en 2018, soit une chute de plus de 80% par rapport à 2015. 

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