Algérie: 20 ans de prison contre un ex-ministre de l'Energie
Un tribunal algérien a confirmé mardi en appel la condamnation à 20 ans de prison ferme par contumace de l'ex-ministre de l'Energie Chakib Khelil, en poste pendant 10 ans sous la présidence d'Abdelaziz Bouteflika, selon l'agence officielle APS.
La Cour à Alger a condamné Chakib Khelil à 20 ans de prison et à deux millions de dinars (13.000 euros) d'amende.
La peine de cinq ans de prison ferme de l'ancien patron du géant public des hydrocarbures Sonatrach, Mohamed Meziane, jugé lors du même procès a été également confirmée en appel.
Son adjoint, Abdelhafidh Feghouli, vice-président de Sonatrach à l'époque des faits, a été condamné en appel à la même peine de six ans de prison ferme prononcée en première instance.
Les responsables de Sonatrach sont notamment accusés d'avoir privilégié le Groupe italien Saipem lors de la conclusion du marché pour la réalisation du complexe gazier d'Arzew (Oran, Ouest), au détriment d'une société émiratie et ce, sur instruction de M. Khelil.
Le tribunal a également condamné par contumace deux représentants du groupe italien Saipem à cinq ans de prison chacun. Saipen a annoncé dans un communiqué son intention de "contester la décision de la cour d'appel d'Alger devant la cour suprême algérienne".
En 2013, la justice algérienne avait émis un mandat d'arrêt international contre M. Khelil dans le cadre d'une enquête sur le versement de commissions par une filiale du géant italien ENI pour l'obtention de contrats en Algérie, scandale qui a fait l'objet de plusieurs procès en Italie et en Algérie.
Réfugié aux Etats-Unis, il était rentré en 2016 en Algérie après l'abandon des poursuites contre lui avant de repartir à l'étranger lorsque la procédure a été relancée.
Après la chute de Bouteflika en 2019 sous la pression des manifestations du mouvement de protestation Hirak et de l'armée, la justice a lancé une série d'enquêtes sur les affaires auxquelles étaient mêlés les hommes de son entourage.
Ainsi, deux autres ex-ministres de la Solidarité condamnés en première instance ont vu leurs condamnations confirmées mardi en appel.
Djamel Ould Abbes et Said Berkat, poursuivis pour affaires de corruption, ont été condamnés à respectivement six et quatre ans de prison, selon APS.