''Asswat Nissaa'': Appliquez les lois pour sauver les femmes...
La chargée des affaires juridiques à l'Association "Asswat Nissaa" (Voix de femmes), Sarra Medini, est intervenue, ce lundi, dans Mosaïque + pour parler du meurtre d'une femme par son mari, alors qu'elle était au cinquième mois de grossesse. Elle a rappelé qu’il s’agissait de la onzième victime de l’année 2023.
«Nous ne pouvons pas parler de cas isolés, vu le nombre des victimes. Le passage à l’acte quand il s’agit de violences faites aux femmes est malheureusement facile. Malgré les lois en vigueur et les dispositifs mis en place, nous constatons le silence de l’Etat. L’administration n'agit que par des actes réactionnels, comme la prise en charge des enfants des victimes, une fois le mal est fait" a-t-elle dit
Et d'ajouter : "ce que nous avons constaté, c'est que sept parmi les victimes avaient déjà porté plainte ou demandé divorce, mais rien n’avait été entrepris par les autorités compétentes".
Elle a précisé que la rapidité de réaction est importante pour dissuader les agresseurs et les criminels, afin d'éviter davantage de drames. "Au sein d’un couple, le meurtre est souvent précédé par des actes annonciateurs... Il existe des textes qui peuvent être activés et des moyens à fournir. Après l’adoption de la loi 58, en 2018, il y a eu, certes, des formations pour tous les intervenants et des instructions ont été émises dans des cas de violence faites aux femmes, mais il y a eu toujours, hélas, un problème de continuité, lié au manque de financement», a déclaré Sarra Medini.
Medini a ajouté qu’en Tunisie, il y a encore des textes discriminatoires dans le Code du statut personnel qui donnent, par exemple, le droit au mari de considérer le corps de sa femme, comme un objet qui lui appartient…
«Asswat Nissaa réclame l’application urgente des lois en vigueur, car une femme meurt chaque semaine. Il faut aussi reprendre la sensibilisation des victimes d'agressions et des jeunes générations, à travers des cours cosacrés à ce sujet… Le gouvernement doit aussi communiquer sur la loi 58 pour changer la mentalité et ralentir le rythme des crimes graves commis à l’égard des femmes».