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Les travailleuses agricoles sur le devant de la scène

Les femmes travailleuses dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche subissent au quotidien des difficultés sociales, économiques et des violences de plusieurs types, qui les maintiennent dans des situations de précarité et d'injustice sociale.

Partant du constat de fragilité de ces femmes, tant au niveau de leur réalité socio-économique, qu’au niveau de la connaissance et de l’accès à leurs droits mais aussi de leur représentativité locale et nationale, le projet FAIRE (Femmes travaillant dans l'Agriculture : Inclusion, Réseautage, Emancipation) soutient leur autonomisation socio-économique, en ayant une approche intégrée multi-acteurs et en appliquant une méthodologie de travail participative qui part de la femme ouvrière agricole et l’accompagne pour être une actrice de changement.

Deux ateliers se sont déroulés, cette semaine, dans les gouvernorats de Mahdia et Jendouba, avec des femmes travailleuses agricoles qui ont eu l'occasion d'exposer les problèmes qu'elles rencontrent au quotidien.

A Mahdia, Leila Brahem, présidente de la Cellule de la femme rurale, relevant de la délégation de l'agriculture a pris part à l'atelier, ainsi que Najla Laayouni, directrice de la direction de la Femme à la délégation de la Femme et de la famille.

A Jendouba, Leila Namouchi, président de l'Union nationale de la femme tunisienne a participé à l’atelier avec Mounira Tissaoui, présidente de la Cellule de la femme rurale, relevant de la délégation de l'agriculture.

Plusieurs points ont été abordés à savoir le déplacement des femmes, le transport non sécurisé, la violence verbale, physique et surtout économique, ainsi que la rémunération non respectueuse du taux journalier légal et la vulnérabilité due travail saisonnier.

Amina Ben Fadhl, coordinatrice nationale du projet "FAIRE" a déclaré à MosaïqueFM, que la première partie du projet, qui a démarré en Mai 2020, a été basée sur des entretiens et des Focus groupe avec plus de 100 femmes ouvrières agricoles, afin de dresser une cartographie socio-économique de leur réalité et d’identifier des femmes ressources permettant de renforcer leur autonomisation.

Cette phase du projet étant clôturée, des ateliers de réflexion sur les pistes de solutions proposées par les femmes elles-mêmes ont été entamés.
 
"L'objectif étant d'élaborer un agenda territorial par région, reprenant les priorités identifiées et les solutions recommandées. Ces agendas territoriaux seront présentés à la plateforme de concertation multi-acteurs, impliquant les deux ministères de tutelle, à savoir celui de la Femme et de l’Agriculture, les principaux acteurs de la société civile (dont l'UNFT et l’UGTT/FGA) et surtout les femmes elles-mêmes", a-t-elle fait savoir.

Et d'ajouter: "La particularité de l'approche de ce projet est l'implication directe des ouvrières agricoles dans la réflexion et les recommandations car c'est la seule manière d'avoir des solutions adaptées et surtout réalistes".

La coordinatrice nationale du projet "Faire" a souligné qu'"il faut définitivement arrêter de mettre les femmes ouvrières agricoles sous tutelle et décider pour elles. Elles ont clairement la capacité d'être impliquées dans la réflexion et la prise de décision".

*FAIRE (Femmes travaillant dans l'Agriculture : Inclusion, Réseautage, Emancipation) est un projet se déroulant dans 5 régions de la Tunisie et œuvrant pour l'autonomisation socio-économique des travailleuses dans l'agriculture et la pêche.

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