Quel type de lien existe entre Chahed et son entourage politique ?
Le Chef du Gouvernement, Youssef Chahed, a accordé, ce vendredi soir, une interview à la fois surprenante et rassurante à la chaîne Attessia Tv, à travers laquelle il a abordé la nature de sa relation avec les différentes parties politiques influentes.
Les urnes ont choisi Ennadha mais je ne suis pas "leur chose"
A la question sur l'étroitesse de son lien avec Ennahdha et sur un éventuel avantage accordé au mouvement lors du dernier remaniement ministériel, Chahed a nié l'existence d'un rapport priviligié rappelant que le parti faisait déjà partie de la scène politique et notamment du Pacte de Carthage quand il avait pris les rênes du gouvernement.
Il a expliqué que le parti de Ghannouchi avait grimpé l'échelle grâce aux votes des Tunisiens et que ce n'était pas lui qui l'avait aidé à devenir ce qu'il est aujourd'hui.
"Je ne suis pas 'la chose' d'Ennahdha mais je respecte les choix faits par les urnes électorales".
Le chef du gouvernement a explicitement signifié que personne ne peut écarter le mouvement de Ghannouchi du pouvoir :"Celui qui voudra éloigner Ennahdha devra d'abord la gagner aux élections". Un défi visiblement difficile à relever.
Youssef Chahed a par la suite mis en avant ses origines et son appartenance à une famille de démocrate et Destourienne annonçant qu'il était le neveu de Hassib Ben Ammar, militant des droits de l'Homme et fondateur du journal Er-rai : "Mes convictions et mes principes ne changeront jamais"
Béji Caid Essebsi n'a pas apprécié ce que je pensais de son fils
"Je n'ai aucun problème avec le président de la République", c'était la phrase que Chahed a prononcé, plus d'une fois quand on lui a posé la question sur sa relation trouble avec Béji Caid Essebsi.
Il a fini par avouer que la relation avait en effet changé suite à ses déclarations péjoratives sur le comportement du fils du président de la République et du directeur exécutif de Nidaa Tounes, Hafedh Caid Essebsi, qu'il avait qualifié d'irresponsable.
Chahed a, cependant, campé sur ses révélations et maintenu ses propos : "Ce Monsieur a détruit le parti de Nidaa Tounes et a cru que l'Etat était sa propriété privée et je ne peux tolérer un tel abus".
Je ne démissionnerai pas
Youssef Chahed a manifestement nombreux politiciens qui l'attendent au détour comme un chasseur qui guette sa proie.
Il indiqué qu'il sait pertinemment que nombreux parties politiques attendent sa démission : "Je ne compte pas leur offrir cette faveur, je continuerai ma mission jusqu'au bout. Les élections de 2019 trancheront."
Il a répondu aux opposants qui l'accusent de n'avoir aucune visibilité qu'ils n'ont rien compris de la situation.
Il a clarifié que si ces personnes pensent mieux faire si elles étaient à sa place, ils devront répondre présents dans les prochaines élections.