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HAICA : Nessma TV écope d’une lourde amende

La Haute Autorité Indépendante pour la Communication Audiovisuelle (HAICA) a infligé jeudi une amende de 160 mille dinars à la chaîne privée Nessma pour avoir poursuivi sa propagande et sa publicité politique en faveur de Nabil Karoui, un de ses propriétaires et candidat au second tour de la présidentielle anticipée 2019.

Par ailleurs, la Haica a indiqué dans un communiqué avoir transmis un rapport à l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) dénombrant les différentes irrégularités observées sur cette chaîne, qui n'est pas autorisée à émettre, "ce qui lui interdit de faire campagne conformément à la décision commune prise par les deux instances", afin de prendre les mesures à son encontre conformément aux procédures légales.

Le Haika a également indiqué avoir transféré au procureur près le tribunal de première instance de Ben Arous un rapport faisant état de "violations graves" relevées sur cette chaîne privée, notamment "la diffusion de discours appelant à la violence, à l'incitation à la haine et la prise des armes, ce qui constitue une menace pour la paix sociale dans un climat de tension, ainsi que des propos de diffamation, de dénigrement et d'humiliation portant atteinte à des personnes et des institutions officielles".

La Haika a énuméré ces violations relevées dans un épisode diffusé le 17 septembre d'une émission politique intitulée "Hat Eshih" (soyez francs), au cours duquel "un discours incendiaire diffusé avait pour objectif de nourrir l'opinion publique et de la mobiliser afin de semer la confusion".

La Haute autorité a également enregistré des abus dans un épisode diffusé également le 30 septembre d'un talk-show intitulé "Ness Nessma" dans lequel Taoufik Ben Brik, membre de la campagne de Nabil Karoui, dans lequel celui-ci appelle à la violence, à l'incitation à la haine et aux armes".

Elle a affirmé que Ben Brik a continué dans un épisode du 1er octobre dans l'émission "Ness Nessma" à diffuser un "discours appelant à la violence et la haine, avec des propos de diffamation, d'insulte, de dénigrement et d'humiliation, portant atteinte à la réputation des personnes et à l'institution judiciaire".

Le ministère public près le Tribunal de première instance de Ben Arous a ordonné, mercredi, l'ouverture d'une information judiciaire sur les déclarations faites par le journaliste Tawfik Ben Brik sur la chaine de télévision privée Nesma TV, rappelle-t-on.

"Il faut absolument faire sortir Nabil Karoui de la prison. Dans d'autre pays, les gens brandissent les armes pour défendre leurs candidats", a notamment déclaré Ben Brik, un appel qui a suscité une large polémique auprès de l'opinion publique tunisienne.

 

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