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Le parcours d'un grand homme d'Etat

Le président de la République tunisienne, Bèji Caid Essebsi, est décédé aujourd'hui jeudi 25 juillet 2019, le jour de la célébration du 62è anniversaire de la proclamation de la République, à l'âge de 93 ans, suite à un malaise.

Cinquième président de la République en exercice, Mohamed Béji Caïd Essebsi, est né le 29 novembre 1926 à Sidi Bou Saïd.

Après un cursus secondaire au Collège Sadiki, il part en France étudier le droit à Paris. Politiquement engagé, il fait vite de devenir vice-président de l'Association des étudiants musulmans nord-africains et, en parallèle, membre actif de la résistance contre le protectorat français, au sein du Néo Destour, aux côtés notamment du leader Habib Bourguiba.

 

 

Une fois sa licence en poche, BCE regagne Tunis pour devenir avocat au barreau.

Dès les premières années de l'indépendance, il intègre les sphères du pouvoir pour occuper des postes de plus en plus importants dont, notamment, ceux de directeur de la sûreté nationale, ministre de l'Intérieur puis de la Défense et d'ambassadeur à Paris. 

 

 

Il tient tête à Bourguiba...

En 1970, il tourne le dos à Bourguiba et démissionne de son poste, à cause d'un conflit au sein du parti au pouvoir concernant la gestion de l'État. 

 Exclu du parti socialiste destourien (PSD), il ira jusqu'à rejoindre l'opposition en adhérant au Mouvement des Socialistes démocrates (MDS) de Hassib Ben Ammar et de Ahmed Mestiri, deux autres anciens barons du PSD.

 

 

Fin 1990, il retourne dans le giron de son mentor Bourguiba et accepte d'intégrer le gouvernement de Mohamed Mzali, à la condition que soit instaurée une démocratie et que soit limité le pouvoir totalitaire de Bourguiba. Il est ainsi nommé ministre des Affaires étrangères en 1981, un poste où il a été confronté à plusieurs crises diplomatiques majeures, notamment la guerre du Liban. En 1986, il est nommé ambassadeur en Allemagne de l'Ouest.

 

Après l'avènement du 7 novembre 1987, il intègre le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) du nouveau président Zine el-Abidine Ben Ali qui a "hérité" du PSD, dont il devient député puis  président du Parlement (1990 - 1991), avant de se retirer de la scène politique. 

 

Retour fracassant

Il y retournera dix ans plus tard, suite au soulèvement de 2011 et de l'éviction de Ben Ali, lorsque le président de la République par intérim Fouad Mbazaâ fait appel à lui pour prendre la tête du gouvernement, avec pour charges principales la gestion d'une situation chaotique et organiser l'élection en octobre 2011, d'une Assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution. Il s'acquittera  des deux tâches et cédera  la place à une Troïka dominée par les islamistes d'Ennahdha.

 En 2012, il crée son propre parti, Nidaa Tounes où il rassembler différentes sensibilités démocratiques oeuvrant pour un projet de société moderniste. Grâce à son charisme et son expérience d'homme politique rompu aux affaires de l'Etat, son parti remporte les législatives et lui même la présidentielle de 2014.

 

Son mandat aura redoré le blason de la Tunisie à l'échelle internationale et sera marqué par son projet d'égalité dans l'héritage qui n'est pas passé, ainsi que son refus de parapher les amendements de la loi électorale qu'il a jugés exclusifs.

Ainsi, un grand homme politique dont l'histoire retiendra le nom. Paix à son âme et que Dieu l'accueille dans son Immense Paradis. Adieu Monsieur le Président !

 

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