Des partis politiques contre la décision de la BCT
Des partis politiques ont exprimé, ce vendredi 23 février 2019, leur refus concernant le taux d'intérêt directeur augmenté pour la troisième fois consécutive en moins d'un an.
Dans une déclaration, le Courant populaire a appelé à la suspension de cette mesure qui a "vidé de tout sens les majorations salariales récentes et qui se répercutera sur le pouvoir d'achat de la majorité des citoyens ainsi que sur les entreprises et les investisseurs".
L'argument de la BCT selon lequel cette augmentation vise à juguler l'inflation ne prend pas en considération les véritables facteurs tels que le déficit de la balance commerciale et la baisse de la production ainsi que la faiblesse de la productivité, estime le parti.
Selon lui, il faut réviser le statut de la BCT en particulier en ce qui concerne son indépendance.
Pour sa part, le parti Al-Irada a dit "rejeter catégoriquement l'orientation prise par la BCT", mettant en garde contre ses résultats catastrophiques en terme de production, de consommation et de hausse de l'endettement et du chômage, outre la baisse des recettes fiscales de l'Etat.
Selon Al-Irada, l'important est "d'adopter une politique économique équilibrée garantissant le minimum nécessaire qui permet aux citoyens de mener une vie digne.
Quant au Parti unifié des patriotes démocrates unifié, il a estimé que cette mesure s'inscrit dans le cadre de "l'exécution des exigences imposées par le Fonds monétaire international (FMI) qui justifie, à tort, l'augmentation du taux d'intérêt directeur comme solution pour lutter contre l'inflation".
Selon lui, l'augmentation du taux d'intérêt directeur freine l'investissement privé et alourdit les charges des tunisiens à travers la hausse du coût des crédits de consommation et de logement.
Le parti exhorte les forces vives et les organisations professionnelles et sociales à lutter contre cette politique et à se mobiliser pour exiger la révision de la loi consacrant l'indépendance de la BCT.
Il s'agit également, selon le parti, de barrer la route à toute tentative d'instrumentalisation de cet établissement au service du lobby bancaire et aux dépens des investisseurs.
Dans ce même sens, le mouvement Echaab appelle la BCT à revoir cette décision dans l'intérêt de l'économie tunisienne qui a "souffert de l'échec des gouvernements successifs et des institutions concernées par ce dossier".
Rappelons que le bureau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a décidé ce jeudi de tenir une séance plénière, lundi 25 février consacrée au dialogue avec le gouverneur de la BCT.