Le frère d'un naufragé: 'on est mort de toutes façons en Tunisie'
Riadh, étudiant âgé de 21 ans, intervient à l'émission Sbeh Ennes de MosaiqueFm pour faire part de sa tristesse et témoigner du décès de son frère Thaker, 30ans, victime du naufrage de Kerkennah survenu Samedi.
Riadh a expliqué que la grande pauvreté et la frustration ont poussé son frère dans les bras de la mer déchaînée. En effet, Thaker travaillait au sein de la SOGEGAT et était payé 1 dinar par heure ce qui était insuffisant et ne lui permettait pas d'avoir une vie décente et digne. Cherchant sans cesse un travail, sa candidature a été refusée à plusieurs reprises.
La victime voyait déjà noir quand elle a décidé d'informer sa famille de son départ illégal la veille du naufrage. Le voyage clandestin lui a coûté 3400 dinars et il a quitté Tunis pour aller à Sfax sans connaître l'heure du départ à l'avance. raconte son frère en s'étonnant que 180 puissent quitter clandestinement les côtes Tunisiennes sans que personne ne s'en rende compte.
Il a ensuite avoué qu'il a lui même postulé pour de nombreux concours en vain et que l'idée de l'immigration clandestine n'est pas exclue s'il ne réussit pas à décrocher un boulot. Il rejoindra son troisième frère déjà installé en France comme l'avait déjà tracé son frère décédé.
Riadh sait que ce n'est pas le paradis de l'autre côté de la Méditerranée. "On meurt de faim ou on meurt au large, on est mort de toutes façons en Tunisie" a-t-il lancé.