Les concentrés malaisiens: Qui dit vrai ?
Mohamed Chaâbouni, sous-directeur du contrôle sanitaire des produits alimentaires d'origine animale auprès du ministère de l'Agriculture, a réfuté, lors d'une intervention dans Sbeh Ennes, les informations selon lesquelles le lait concentré malaisien commercialisé en Tunisie, contient des matières cancérigènes.
"Ce lait est commercialisé depuis des années et il est soumis au contrôle sanitaire, tout comme tout autre produit d'origine animale. Les rapports des services vétérinaires du ministère de l'Agriculture prouvent qu'il est propre à la consommation", a-t-il affirmé.
Il a indiqué que d'après le programme "codex alimentarius", ce produit malaisien appartient à la catégorie des laits concentrés non écrémés contenant des huiles végétales. "Le codex alimentarius définit la quantité des huiles présentes dans le lait (...) L'huile de palmier, qui suscite toute cette polémique, est tolérée à condition que le dosage corresponde aux normes internationales", a-t-il précisé.
Chaâbouni a souligné que, outre le contrôle sanitaire effectué en Tunisie, tout produit d'origine animale importé est accompagné de certificat de conformité délivré par le pays exportateur.
La mise en garde des vétérinaires...
La mise au point de Mohamed Chaâbouni intervient après que le doyen des médecins vétérinaires, Ahmed Rejeb, a mis en garde contre la consommation de ce lait malaisien qui contient, selon lui, des matières cancérigènes.
Le doyen a rappelé que l'État est responsable de la protection du citoyen, et de l'application de la loi n°24 relative au contrôle sanitaire vétérinaire, à l'importation et à l'exportation. Il a noté que le chapitre 6 de la même loi stipule que le contrôle s'effectue au niveau des documents et de l'identité des composantes du produit.
Et de préciser : "J'ai personnellement analysé ce prétendu lait concentré et découvert qu'il est composé de sucre, d'eau, d'huile de palme et de "matières lait en poudre", un terme qui n'existe pas dans le Codex Alimentarius. En bref, tous ces composants ne peuvent pas être destinés au lait concentré. Par conséquent, l’identité ne correspond pas au nom de lait".
Ahmed Rajab a, également, indiqué qu'un autocollant a été plaqué sur les boîtes de ce produit, contenant de fausses composantes, afin de "justifier" le processus de son entrée et sa distribution en Tunisie, ce qui est un délit, selon la loi.
Il a conclu en indiquant que l'huile de palme contient une substance toxique et dangereuse, si elle dépasse un certain taux. "Or, rien sur l'identité de ce produit malaisien ne mentionne ces données", selon lui.