Le dossier "Panama papers" refait surface...
Le parquet du Pôle judiciaire financier et économique a annoncé, hier 12 septembre, l'ouverture d'une enquête dans l’affaire dite des “Panama Papers“, liée à la fraude dans les paradis fiscaux.
Les investigations, en cours, ont été confiées à un juge d’instruction du Pôle cité.
Le 3 avril 2016, l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ), en collaboration avec plus de 80 médias dans le monde, a révélé l’existence de millions de documents mettant à nu des pratiques d’évasion fiscale, orchestrée par le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, ayant éclaboussé de nombreux hommes politiques et des célébrités dans le monde entier.
Des Tunisiens aussi...
«On y trouve notamment les noms d’avocats d’affaires tunisiens qui traitent pour le compte d’entreprises, ou en leur nom propre.
Des hommes politiques font également partie de la liste tunisienne, comme d’anciens responsables politiques ou gouvernementaux ou encore le propriétaire d’un média», avait révélé le site d'investigation Inkyfada.
Le porte-parole de la Cour d'Appel de Tunis, Habib Torkhani, a dans ce contexte, expliqué que l'ouverture de l'enquête s'inscrit dans le cadre de la protection de l'économie nationale et de la lutte contre les crimes de corruption financière et administrative. Il a souligné que cette affaire est complexe et nécessite la réalisation des expertises essentielles, d’autant plus que la plupart de ces fonds ont été détournés par le biais de sociétés fictives et de manœuvres frauduleuses contournant la loi.
Le nom Panama Papers se rapporte à l’affaire Pentagon Papers, à propos des révélations sur la politique américaine durant la guerre du Vietnam, qui a défrayé la chronique en 1971.
Le mécanisme d’évasion fiscale, révélé par les Panama Papers, repose sur la création de sociétés offshore, utilisées comme écran, par le cabinet d’avocats Mossack Fonseca. Les onze millions de documents transmis à la presse par le lanceur d’alerte, révèlent l’existence de plus de 214 000 sociétés offshore.
Dans plus de quarante pays, des hommes d’affaires et des célébrités sont concernés par le montage de mécanismes d’évasion fiscale. Dans six pays, les chefs d’État ou les membres du gouvernement sont directement impliqués par les Panama Papers : le roi d’Arabie Saoudite, les présidents des Émirats Arabes Unis, de l’Argentine, d’Ukraine. Le Premier ministre islandais, Sigmundur Davio Gunnlaugsso, impliqué par les Panama papers, a ainsi été contraint de démissionner.
Les documents du cabinet d'avocats font aussi apparaître les noms d'une vingtaine de joueurs vedettes, évoluant notamment à Barcelone, au Real Madrid ou encore à Manchester United. Parmi eux le multiple ballon d'or Lionel Messi. Avec son père, ce dernier serait propriétaire d'une compagnie au Panama, dont la mention apparaît pour la première fois dans les documents de Mossack Fonseca le 13 juin 2013, le lendemain de leur mise en examen pour fraude fiscale en Espagne.
Michel Platini aurait, lui, eu recours aux services du même cabinet d'avocats en 2007, l'année où il été désigné président de l'UEFA, pour administrer une société au Panama.
Il a été renvoyé vers "l'administration fiscale suisse, pays dont il est résident fiscal depuis 2007". Outre le football, d'autres sports comme le hockey et le golf sont aussi concernés, ajoute l'ICIJ.