Traversée Marseille - Tunis: Où est passée la CTN ?
Mauvais temps ? Imprévu technique ou humain ? Cela peut arriver à n'importe quel moment, à toute machine... et l'on ne peut que se plier aux caprices de la nature, du hasard ou de la malchance et accepter sa mauvaise fortune...à la condition d'être, au moins, informé, à défaut d'être pris en charge.
La Compagnie tunisienne de navigation (CTN), une société commerciale nationale, supposée fidéliser sa clientèle, gagner sa confiance et son appréciation, semble être en mal d'y parvenir.
Aujourd'hui, son ferry de prestige, Le Carthage, devait quitter le quai numéro 3 (Beau Séjour) du port de Marseille à 15h (heure tunisienne) et les passagers , se présenter, trois heures avant. Parmi ces derniers, nombreux sont ceux qui venaient de régions lointaines et qui avaient dû faire des centaines de kilomètres pour être au rendez-vous, voire même avant.
C'est ainsi que des dizaines et des dizaines de voitures se mettaient en file à quai avant même midi (heure tunisienne, toujours) et attendaient d'accéder au bateau, que seuls les premiers automobilistes pouvaient voir. Tout le monde était immobilisé, alors que les heures avançaient, lentes...lourdes.
L'énervement et la tension montaient, les klaxons fusaient puis les portières des voitures claquaient. Tout le montait partait en quête de la raison... Que se passait-il ? Personne ne le savait...
15 heures déjà. Puis de la bouche des passagers de la tête de file à l'oreille des autres, l'information commençait à circuler : Le Carthage n'était pas encore arrivé à quai. Était-ce vrai ou faux? Pourquoi ? Comment ? Que faire ? A quelle heure l'embarquement, alors?
Le Tanit remplace le Carthage
Aucun responsable pour confirmer ou infirmer et, surtout, pour dire l'heure du départ. Pourquoi ne pas donner l'information, car immobilisés pour immobilisés, les passagers auraient pu fermer leurs voitures et sortir de désaltérer, casser la croûte...d'autant que le retard avait déjà dépassé les trois heures.
Que disons-nous? Trois heures? Ajoutons-y plus de cinq autres. En effet, ce n'est qu'à 20h20 (Heure tunisienne), que la file a commencé à bouger et les voitures, dont quelques unes de collection, en vue d'un probable rallye en Tunisie, à s'engouffrer dans les entrailles du... Tanit.
Eh oui, ce n'était plus le Carthage, mais le Tanit qui allait assurer la traversée Marseille - Tunis. Qu'importait ? Huit heures et 20 minutes à être emprisonnés dans leurs voitures : voilà ce à quoi la CTN a condamné ses passagers qui avaient largement le temps de se rendre au vieux port, sans leurs véhicules, non seulement manger, mais même faire des emplettes, s'ils le désiraient.
Le Carthage a quitté le quai numéro 3 (ce n'était décidément pas le jour du "Beau séjour") du port de Marseille, à exactement 21h 35.
La CTN n'avait pas de quoi être fière...