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Des magistrats révoqués témoignent

L’Association des magistrats tunisiens (AMT) a organisé, le 4 juin 2022, un conseil national urgent suite à la révocation par décret présidentiel de 57 magistrats.

Tour à tour, les magistrats révoqués par Kaïs Saïed ont pris la parole pour expliquer les dessous de leur révocation

Romdhana Rahali, première présidente de la Cour d'appel de Bizerte a considéré que la décision de son limogeage n'était pas claire puisqu'elle est basée sur l'octroi de la nationalité tunisienne à une personne détenant un passeport tunisien conformément à un dossier judiciaire, en 2013. Ce dossier aurait été  instrumentalisé politiquement.


Le procureur de la République près du tribunal de première instance de Gafsa, Abdelkarim Aloui, a affirmé que sa révocation résultait de ses désaccords avec la méthode de travail des représentants du pouvoir politique et les forces de police de la région. Il a expliqué s’être opposé à plusieurs reprises à des descentes et à des raids illégaux.

Kais Riahi, premier substitut auprès du pôle judiciaire pour la lutte contre le terrorisme a affirmé que la décision de sa révocation est due à la non-application des instructions d'arrêter des personnalités sans raison.

D’autres magistrats ont affirmé que leur révocation résultait de leur refus de se soumettre aux instructions du ministre de l’Intérieur. Ce dernier leur aurait demandé d’accélérer les procédures dans certains dossiers, cherchait à s’ingérer dans le déroulement d’une enquête et exigeait l’arrestation de certains individus sans justifications.

 

 

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