Saïed: Des preuves sur l'assassinat de Belaïd et Brahmi encore murées
Kais Saïed, président de la République, a annoncé, ce lundi 7 février 2022, lors d’un entretien avec Najla Bouden, Cheffe du gouvernement, qu’un projet alternatif sera examiné, après la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature.
"Je dois préciser à tous que je ne vais en aucun cas toucher à l’indépendance de la justice. La dissolution est devenue une nécessité. Je ne vais pas intervenir dans les nominations ou les affaires de la magistrature, mais le devoir et la responsabilité historique ont imposé la prise d’une telle décision. Il fallait mettre un terme à cette mascarade… Je ne veux nommer personne mais ceux qui considèrent la justice comme un moyen pour régler leurs affaires personnelles et politiques, doivent savoir qu’ils ne réussiront plus à s’infiltrer dans les palais de justice".
Saïed a démenti vouloir s’emparer de tous les pouvoirs. "Je veux qu’il existe une Constitution qui réponde à la volonté populaire et non pas taillée sur mesure. Il y a plusieurs affaires et dossiers connus par tous les Tunisiens et qui concernent le sort de certaines affaires. Il y a une partie qui a refusé de remettre à l’équipe de défense des éléments qui représentent des preuves susceptibles de faire la lumière sur l’assassinat des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, en plus d’un nombre de soldats et d’agents de sécurité"… Le président de la République s’est demandé comment des magistrats peuvent accepter une telle injustice et une situation pareille.
Il a ajouté que les Tunisiens aspirent à la justice et à la liberté dans tous les domaines. "Il y a des dossiers avec des noms et des preuves. Plusieurs juges ont été mutés, car ils ont refusé de servir les intérêts de certaines parties et de certains courants… Un décret doit être promulgué très prochainement… La magistrature est une profession et ceux qui confondent entre le pouvoir judiciaire et le métier de magistrat, doivent revenir aux textes et aux lois internationales", a-t-il encore expliqué.