Les entreprises publiques à haut risque
Le ministère des Finances a publié un rapport à propos des entreprises publiques qui présentent un haut risque, selon la masse des subventions, des crédits qui leur sont accordés ou octroyés sous garantie et leurs dettes auprès de l'Etat, dont notamment, l'Office des céréales, La Pharmacie centrale, la STEG, Tunisair...
Tunisair croule sous un effectif disproportionné à ses besoins
Les charges (notamment salariales), liées au personnel, compromettent fortement la compétitivité du transporteur aérien national Tunisair qui compte 7000 agents pour à peine 20 avions fonctionnels et ce, contre des normes internationales qui fixent un nombre maximal de 80 à 100 agents et cadres par avion, indique un rapport sur "Les entreprises publiques", récemment publié par le ministère des Finances.
Précisant que les charges du personnel de la compagnie ont évolué de 12,8% en 2019 par rapport à 2018 et ensuite régressé de 11,6% en 2020de, le rapport note que l’évolution des charges liées au personnel des établissements publics, dont Tunisair, durant la période 2018-2020, ne sont pas le résultat d’une évolution des chiffres d’affaires ou d’une augmentation de la productivité des agents, mais de la conclusion ou de la mise en application de conventions sociales, relatives à des augmentations salariales ou d'avantages en nature.
La compagnie Tunisair a accusé une perte nette de 336,7 millions de dinars en 2020, contre 18,9 millions de dinars en 2019, soit une augmentation de 1681,5%. Cette perte résulte de la diminution du résultat d’exploitation de la compagnie de 281,6 millions de dinars, par rapport à 2019 et de la hausse des autres pertes ordinaires de 46 MD (69,6%).
Les revenus d’exploitation de la compagnie ont baissé de 1224,7 millions de dinars, soit un repli de 68,2%, par rapport à 2019. Les charges d’exploitation ont, à leur tour, diminué de 943,1 MD, soit une baisse de 52,8%.
Le document du ministère des Finances a, par ailleurs, indiqué que les dettes de la compagnie s’élèveraient à 2142,6 MD en 2020, contre 1954,5 en 2019.
Les facteurs pénalisant la STEG
Le déficit de couverture des coûts par la tarification et les créances non réglées par la clientèle, continuent de peser lourd sur la situation financière de la Société tunisienne d'électricité et du gaz (STEG), selon le même rapport, publié par le ministère des Finances.
Il est souligné que ces difficultés ont mis la STEG dans l’incapacité de rembourser ses fournisseurs de gaz, notamment la société algérienne SONATRACH. Les difficultés financières que traversent la société sont, en grande partie, dues au déficit enregistré en matière de couverture des coûts par la tarification. Pour l’année 2019, ce déficit a été de l’ordre de 24% pour l’électricité et de 41% pour le gaz.
La STEG souffre, par ailleurs, de ses créances non réglées par sa clientèle, tant publique que privée. Ces créances se sont élevées en 2020, à 2020 millions de dinars dont 1099 MD auprès des privés et 951 MD auprès de l’Etat et des établissements publics et ce, malgré le règlement, par le ministère de l’économie, des finances et de l’appui à l’investissement de 150 MD, en 2020.
Le résultat net de la STEG a été de -60,2 MD en 2020, en baisse de 156,8 % par rapport à 2019, en raison de la montée des charges financières nettes de 817,1 MD (+126,4%).En 2019, il a été de l’ordre de 106,4 millions de dinars contre -2093,5 MD en 2018, soit une augmentation de 2199,9 MD ou de 105,1%. Cette hausse est expliquée par l'accroissement des revenus d’exploitation de 982,3 MD (16,9%), suite à l’augmentation de la valeur des ventes de 20,7%, à l’ajustement des prix de 7% pour l’électricité et de 10% pour le gaz naturel et à la baisse des charges financières nettes de 2189,6 MD (141,9%), en raison de l’appréciation du dinar face aux monnaies étrangères en 2019 par rapport à 2018.
Le résultat d’exploitation est passé de -552,8 MD, fin 2018 à -544 MD fin 2019 et ce, suite à l’évolution de la facture combustible de 848,5 MD passant de 4567,7 MD en 2018 à 5416,2 MD en 2019 (+18,5%).
TAP