languageالعربية

Trifi: La LTDH réclame une feuille de route et des garanties

Bassem Trifi, avocat et vice-président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH), a déclaré, ce mardi, lors de son passage dans Midi Show, que l'on est en pleine période d’observation.

"Les conditions d’application de l’article 80 existent mais les mesures prises ne respectent pas la Constitution. Nous attendons l’évolution de la situation tout en continuant à suivre les éventuels dépassements. La LTDH pense que la période transitoire doit finir le plus rapidement possible et attend la mise en place d'une feuille de route claire", a-t-il dit.

Et d'ajouter : "Les réclamations de poursuivre les personnes impliquées dans les différentes affaires de corruption ne passent que par une réforme de la justice en Tunisie. Après l’euphorie, nous ne voulons pas une justice expéditive. Il faut une étude des dossiers avant de passer aux poursuites. Notre quête est de garantir les conditions de procès équitables. Nous ne pouvons pas avancer sans un Etat de droit pour traiter les dossiers qui trainent depuis des années. Il faut une réorganisation du pouvoir judiciaire affecté par la main-mise du mouvement Ennahdha. Le fait de mettre sous résidence surveillée de grands magistrats est un pas, malgré le rejet d’une telle mesure par la LTDH.L'installation de la Cour constitutionnelle doit s’accélérer,  car elle permettra de faire évoluer la situation du pays. Le traitement de tels dossiers nous aménera à savoir comment Ennahdha dirigeait dans les coulisses la justice à des fins politiques".

Bassem Trifi a expliqué que la feuille de route doit contenir une date fixe de la période transitoire et les organisations nationales doivent être consultées. 

Le vice-président de la LTDH a, également, rappelé que son organisation a appelé à la révision de plusieurs articles de la Constitution pour dépasser des textes inconstitutionnels comme celui de la résidence surveillée. "Il faut aussi trouver une garantie pour ne plus permettre de poursuivre des civils par la justice militaire. Il faut faire une révision du système politique, car il se base sur des textes dépassés", a-t-il noté.

Par ailleurs, Bassem Trifi a assuré que plusieurs affaires qui ont secoué l'opinion publique, comme celle de la mort suspecte d’un homme à Sidi Hassine ou encore celle du décès de Abdessalem Zayane.

"Il faut bouger et arrêter le harcèlement des témoins dans des affaires de ce calibre", a-t-il conclu.
 

share