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Préservons la dignité des docteurs chercheurs... Honorons le savoir

Ramzi Mahmoudi, coordinateur du Mouvement des docteurs chercheurs au chômage, a déclaré, ce vendredi 29 novembre 2024, dans Midi Show, qu'il y a des efforts sérieux pour trouver des solutions au problème des docteurs sans emploi, après une rencontre avec le ministre de l'Enseignement supérieur et le président de l'Assemblée des représentants du peuple.

Il a ajouté : "Des démarches ont été entamées, avec l'engagement des députés et du ministère, sous recommandation de la présidence de la République, pour résoudre ce dossier en suspens, depuis des années." Il a ainsi salué l'amendement de l'article 47 de la Loi de finances 2025, qui donne la priorité aux docteurs au chômage, pour l’obtention de prêts destinés à la création de start-ups.

Ramzi Mahmoudi a quand même critiqué la gestion du dossier des docteurs, qui stagne depuis plus de 10 ans, en raison d’une stratégie défaillante du ministère de l’Enseignement supérieur, révélant l'absence de contrats de travail pour les docteurs chercheurs, ajoutant que leurs diplômes ne sont pas reconnus dans l’échelle de la fonction publique.

Il a, par ailleurs, indiqué que la Tunisie compte environ 6 000 docteurs chercheurs, dont 2 600 sont au chômage. Les spécialités les plus difficiles à intégrer dans le ministère de l’Enseignement supérieur sont la chimie, la physique et la biologie. Cependant, selon lui, ces profils pourraient être employés si des recrutements étaient ouverts, dans les ministères de la Santé et de l’Agriculture.

Pour les autres spécialités, il a estimé que leur intégration serait plus aisée, si l’on mettait fin à l’emploi précaire et aux tâches à ľheures, dénonçant qu'un docteur chercheur enseigne une année universitaire complète pour un salaire de 600 dinars et qu'il doive, parfois, attendre deux ans pour recevoir ses rémunérations, qui ressemblent plus à une 'allocation de pauvreté' qu’à un salaire décent, ce qui le broie socialement".

Ramzi Mahmoudi a, également, critiqué le fait que les docteurs sans emploi voient inscrite, sur leur carte d’identité nationale, une mention comme "travailleur journalier" ou "occupations ménagères". "C’est une honte pour l’État. Pourquoi ne pas reconnaître leur statut ? En Algérie, par exemple, des lois ont été adoptées pour donner la priorité aux docteurs et aux titulaires de master dans les recrutements au sein des ministères, ce qui a marqué un tournant majeur".

Il a conclu en appelant à préserver la dignité des docteurs chercheurs : "Nous devons envoyer un message aux générations futures pour leur dire que miser sur la science et l’excellence ne mène pas à la pauvreté et au chômage. Nous demandons une révolution législative et des solutions urgentes pour ces compétences, car nous refusons les demi-mesures et attendons l’application des lois en faveur des docteurs".

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