Ben Fraj: L’affaire de l’envoi des jeunes en Syrie est politique ...
Sahbi Ben Fraj, membre de l'ancienne Commission d'enquête parlementaire sur les réseaux d'envoi des jeunes tunisiens dans les zones de conflits, a déclaré, dans Midi Show de ce vendredi, que ce dossier, derrière lequel se trouvent un réseau criminel national et international et des affaires financières, de renseignement, d'armes et de terrorisme, est compliqué.
"De telles affaires ne peuvent pas être ouvertes de manière classique comme si on avait affaire à un criminel ordinaire, dans l'espoir qu'il passe aux aveux (...) Est-il logique de résoudre un tel dossier, au milieu d'un emballement médiatique, en n'enquêtant que sur des personnalités connues ? (...) Je pense que cette affaire a été traitée à la hâte, comme ça a été le cas pour la plupart des grands dossiers (...) Malheureusement, l’ouverture de ce dossier est un simple show visant à une exploitation politique", a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Sahbi Ben Fraj a critiqué le silence du régime entre 2014 et 2019, lorsque le parti Ennahdha, Nidaa Tounes et le CPR étaient au pouvoir, indiquant que les députés ont œuvré à essayer de révéler les détails de ce dossier, mais il y avait une volonté politique de ne pas ouvrir les affaires "brûlantes".
Il a, également, estimé que l'affaire d'envoi des jeunes vers les zones de turbulences est l'un des dossiers les plus dangereux, en raison de l'implication de plus de 10 mille citoyens tunisiens dans des actes criminels dans un pays frère (en référence à la Syrie).
Et d'indiquer que l'ancien secrétaire général du Syndicat de la sécurité de l'aéroport Tunis-Carthage, Issam Dardouri, avait présenté un dossier à la Commission, comportant des témoignages, des passeports, des opérations d'embrigadement dans les prisons, ainsi qu'un rapport contenant des documents prouvant l'implication de parties officielles dans la falsification de passeports pour des terroristes, visant à faciliter leur déplacement vers la Syrie, "mais l'enquête n'a pas avancé", a-t-il révélé.