Relance économique: Quels choix pour le gouvernement?
"Il ne suffit pas de clôturer le budget de 2021 ou même de préparer celui de 2022, pour résoudre la crise financière que traverse la Tunisie, mais il faut plutôt identifier les maux et mettre en place des moyens concrets pour arrêter l'hémorragie", a déclaré la conseillère auprès de la Cheffe du gouvernement, Samia Charfi Kaddour.
Dans un discours qu'elle a prononcé au nom de Najla Bouden, à l'occasion de la réunion annuelle des contrôleurs des dépenses publiques 2021, qui s'est tenue, ce mardi, sous le thème "quelle approche pour plus de rationalisation des dépenses publiques face aux défis budgétaires", Kaddour a souligné que la solution ne réside pas non plus dans le recours à des sources internes ou externes d'endettement.
"Il s'agit plutôt de le limiter et d'identifier un équilibre entre les ressources et les dépenses", a-t-elle expliqué
Elle a rappelé que l'endettement total en dinars a quadruplé, au cours de la dernière décennie, passant de 25 milliards de dinars, en 2010, à 100, en 2020. Idem pour le service de la dette publique qui s'est, lui, multiplié par trois, au cours de la même période.
"Cette situation pèse actuellement lourd sur le budget de l'Etat et affectera les grands équilibres, durant les années à venir", a-t-elle encore indiqué.
Pour la conseillère, l'Etat n'a pas d'autre choix, aujourd'hui, que de rationaliser davantage les dépenses publiques, durant de nombreuses années, tout en œuvrant à doubler les capacités économiques, d'autant plus que les partenaires traditionnels de la Tunisie vivent, actuellement, une période de reprise économique post pandémie.
Elle a fait aussi savoir que le gouvernement oeuvrera à relancer l'économie, en assurant le redémarrage des moteurs de production le plus rapidement possible, en boostant la valeur ajoutée de divers produits et en encourageant l'entrepreneuriat.
"Le gouvernement fournira les fondements de la création de richesses, via l'investissement, l'épargne et la prospection de nouveaux marchés, tout en simplifiant les procédures administratives", a-t-elle avancé, ajoutant que le gouvernement est déterminé à accélérer les réformes nécessaires et à suivre les transformations majeures dans le monde, telles que la transformation digitale et énergétique.
Kaddour, a toutefois, noté que la crise de la finance publique se poursuivra et s'aggravera encore, estimant que son dénouement est tributaire de la résolution des crises du système économique et social qui ont atteint un niveau sans précédent, au cours des deux dernières années.
Elle a rappelé que la crise s'est aggravée aussi, à cause de facteurs structurels et conjoncturels, suite à la propagation de la pandémie de la Covid-19 qui a impacté les économies dans le monde et celle de la Tunisie qui repose principalement sur un tissu fragile de petites et moyennes entreprises (PME), a-t-elle encore affirmé.
TAP