Konami sanctionne Griezmann à cause de Dembélé
L'éditeur de jeux vidéo japonais Konami a décidé, ce mercredi, de rompre son contrat d'ambassadeur avec l'attaquant français Antoine Griezmann, à la suite de la publication de la vidéo d'Ousmane Dembélé se moquant du physique et de la langue d'employés d'un hôtel au Japon en 2019 et dans laquelle Griezmann apparaît.
"Nous avions annoncé qu'Antoine Griezmann serait notre ambassadeur Yu-Gi-Oh!, mais à la lumière des évènements récents, nous avons décidé d'annuler le contrat", a fait savoir l'entreprise dans un communiqué.
Konami, qui publie chaque année un jeu de football sur consoles, Pro evolution soccer (PES), a aussi demandé au FC Barcelone "d'expliquer le détail de cette affaire et les actions futures."
"La discrimination sous toutes ses formes est inacceptable", a justifié Konami.
Dans une vidéo diffusée vendredi sur un compte Youtube quasi anonyme (25 abonnés), on voit Dembélé interpeller son équipier au Barça Antoine Griezmann pendant que des techniciens s'affairent autour d'un téléviseur dans une chambre d'hôtel. Il ironise sur leur physique et leur langue sous le regard de son partenaire, amusé mais silencieux.
Les deux joueurs se sont excusés dimanche. "Je me suis toujours engagé contre toute forme de discrimination (...) Je réfute avec fermeté les accusations qui me sont portées et je suis désolé si j'ai pu offenser mes amis japonais", a affirmé Antoine Griezmann.
Son équipier à Barcelone et en équipe de France a assuré de son côté qu'il "aurait utilisé les mêmes expressions" n'importe où sur la planète. "Je ne visais donc aucune communauté."
Mardi, Hiroshi Mikitani, le PDG du géant japonais du commerce en ligne Rakuten, sponsor maillot du FC Barcelone, a dit vouloir "une explication" et a fait savoir sur le réseau social Twitter qu'il allait "officiellement protester auprès du club".
En décembre 2020, Antoine Griezmann avait décidé de rompre son partenariat avec le chinois Huawei, invoquant des "forts soupçons" sur sa participation à la surveillance de la minorité musulmane ouïghoure par les autorités chinoises, ce que dément l'entreprise.
L'attaquant du Barça, qui avait dénoncé en fin d'année l'agression d'un producteur noir de musique par des policiers à Paris, avait déjà dû présenter des excuses en décembre 2017 après avoir publié sur les réseaux sociaux une photo de lui, grimée en joueur noir des Harlem Globetrotters. Un hommage pour lui mais un geste dénoncé comme un "blackface", qui renvoie à une pratique raciste née à l'époque de la ségrégation aux Etats-Unis.
(AFP)