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La HAICA met en garde contre l’influence des lobbies de pression

La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) a dit constater l'implication de plusieurs médias audiovisuels privés dans les agendas électoraux de certains candidats durant la période de l’élection présidentielle anticipée.


De nombreux dépassements ont été commis à ce titre de manière portant préjudice au bon déroulement de la campagne électorale, explique l’instance de régulation dans une déclaration rendue publique lundi.


La HAICA a estimé important "d’éclairer l’opinion publique" quant à la multiplication des indices négatifs sur "l’influence grandissante de l’ingérence des lobbies financiers et partisans dans l’orientation de certaines chaînes de télévision et leur instrumentalisation". Ce qui exige, selon elle, de fédérer les efforts des différentes catégories de la société tunisienne convaincues de l’impératif de consacrer les principes de l’Etat de droit et de lutter contre toutes les tentatives visant les acquis de la révolution.


L’instance pointe également du doigt certains propriétaires des médias concernés directement par les résultats du scrutin présidentiel, et dont les noms sont liés à des instructions judiciaires en cours.


" Cette situation a nui à l’indépendance de la ligne éditoriale de ces médias et a mis les journalistes qui y travaillent à la merci des intérêts étroits de leurs patrons ", note la HAICA.


" Le désengagement de ces médias vis-à-vis de leur responsabilité éthique, professionnelle et contractuelle n’est qu’une tentative de dénuer l’opération électorale de ses objectifs essentiels, notamment le droit des citoyens à choisir selon leur libre conviction, loin de toute désinformation ", souligne encore la HAICA.


L’Instance met en garde contre l’utilisation par certains chroniqueurs des espaces médiatiques pour faire la promotion et la propagande de certains candidats contre leurs concurrents, ce qui constitue un manquement à la déontologie et à l'éthique professionnelle notamment au niveau du débat et des précisions apportées sur les programmes de tous les candidats.


La HAICA dénonce également la multiplication des agressions contre les journalistes, ainsi que les interdictions dont ils ont fait l’objet pour couvrir de manière transparente et intègre les campagnes électorales et accomplir leur devoir envers les électeurs, appelant les institutions de l’Etat concernées à assurer leur protection et à pénaliser les auteurs de ces agissements.


Elle met en garde contre la poursuite de ces pratiques, qui sont à même de se répercuter négativement sur la crédibilité et la transparence de l’élection présidentielle ou législative, assurant qu’elle appliquera les mesures nécessaires et prendra les dispositions garanties par la loi pour garantir une couverture intègre et équilibré et préserver la libre conviction des électeurs ainsi que l’indépendance des médias.


L’instance en charge de la régulation des médias audiovisuels a souligné enfin l’importance de respecter les choix du peuple tunisien et de se conformer aux résultats des urnes.


La HAICA avait infligé le 11 septembre dernier des amendes entre 10 mille et 20 mille dinars à quatre chaînes de télévision privées "El Hiwar Ettounsi", "NessmaTV", " Attassia " et " Telvsa TV " et à la radio "Mosaïque", pour avoir fait de la propagande politique à des candidats à l’élection présidentielle anticipée ou encore évoqué les résultats des sondages d’opinion, contrairement aux dispositions de l’article 70 de la loi électorale.