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Liban: Des banques essuient la colère populaire

La colère populaire s'est de nouveau exprimée ce mercredi contre le secteur bancaire au Liban, pays englué dans une crise économique et une impasse politique sans issue en vue.

Des dizaines de personnes se sont rassemblées mercredi soir devant la Banque centrale dans le quartier de Hamra à Beyrouth. 

"A bas le règne de la banque" ou encore "Riad Salamé a provoqué la faillite du Liban", en allusion au gouverneur de la Banque centrale, ont scandé les manifestants alors que les forces de sécurité et l'armée ont imposé de strictes mesures de sécurité dans le secteur. 

Mardi soir, la police y avait fait usage de lacrymogènes pour disperser des centaines de manifestants alors que des banques ont été vandalisées.

Armés de pavés ou d'extincteurs, arrachant les panneaux de signalisation pour les utiliser comme bélier, les contestataires s'en étaient pris aux distributeurs et aux vitrines d'établissements dans le même quartier.

Les heurts ont fait une quarantaine de blessés dont des policiers, selon la Croix-Rouge libanaise. Les forces de sécurité ont annoncé 59 arrestations.

Mercredi soir, des centaines de manifestants se sont également dirigés devant le commissariat de Hélou, un autre secteur de la capitale, où ils ont bloqué la route et scandé des slogans réclamant la libération des détenus, avant que des affrontements n'éclatent entre eux et les forces de sécurité qui ont utilisé des gaz lacrymogènes.

Des médias locaux et des militants ont rapporté que des manifestants, dont au moins un photojournaliste d'une agence de presse étrangère, avaient été blessés, tandis que les forces de sécurité ont arrêté plusieurs protestataires.

Des grenades lacrymogènes sont tombées dans l'enceinte de l'ambassade de Russie, près du commissariat abritant les détenus, a rapporté l'agence de presse nationale, ANI.

Le Liban qui vit depuis octobre au rythme d'une contestation inédite contre une classe dirigeante jugée corrompue et incompétente et les banques, qui ont imposée de sévères restrictions aux déposants, cristallisent une grande partie de la colère.

Mercredi matin, des agents de nettoyage ramassaient les bris de verre devant les banques vandalisées, tentaient d'effacer les graffitis et inspectaient les distributeurs abîmés.

"Le vandalisme n'est pas acceptable, mais je comprends la colère des gens qui sont éreintés", a réagi Alya, devant une banque. 

"J'ai un malade à la maison, et je dois payer l'infirmier. Les restrictions qu'ils ont imposées nous rendent la vie impossible", a-t-elle encore commenté.