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Troubles en Ethiopie: Un jour de deuil national

La journée de lundi a été décrétée jour de deuil national en Ethiopie après la mort du chef d'état-major de l'armée nationale et d'un dirigeant régional, tués dans ce que les autorités ont qualifié de "tentative de coup d'Etat" contre le gouvernement d'une région du nord-ouest.

La décision a été prise par le président de la chambre basse du Parlement éthiopien, Tagesse Chafo, dont une déclaration a été lue dimanche soir par un présentateur à la télévision nationale.

"Lundi sera un jour de deuil national, nous nous souviendrons tous de ces gens, qui ont perdu leur vie pour notre unité", a déploré M. Tagesse, appelant la population à rester "unie".

Lundi, les drapeaux étaient en berne dans la capitale Addis Abeba, a constaté un journaliste de l'AFP. Les ambassades éthiopiennes à l'étranger ont également pour directive de hisser les drapeaux à mi-mât.

"C'est un jour triste pour toute la nation, nous avons perdu des patriotes", a poursuivi le président de la chambre basse du Parlement. "Ce sont des martyrs de la paix".

Dans la nuit de samedi à dimanche, le bureau du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait assuré qu'une "tentative orchestrée de coup d'Etat s'est produite contre l'exécutif du gouvernement régional de l'Amhara", une des neuf régions autonomes d'Ethiopie, et la deuxième la plus peuplée du pays.

Samedi après-midi, le président de la région, Ambachew Mekonnen, et un de ses conseillers ont été tués lors d'une attaque à Bahir Dar, la capitale régionale.

Dans une attaque séparée, mais qui, selon les autorités, semble "coordonnée", le chef d'état-major des forces armées éthiopiennes, le général Seare Mekonnen, a été tué quelques heures plus tard par son garde du corps à son domicile d'Addis Abeba.

Les Amharas représentent le deuxième groupe ethnique d'Ethiopie après les Oromos. Ces deux ethnies ont été à l'avant-garde de deux ans de manifestations qui ont provoqué la chute de l'ancien Premier ministre Hailemariam Desalegn.

Son successeur, M. Abiy, un Oromo, s'est efforcé de démocratiser le pays, légalisant des groupes dissidents et améliorant la liberté de la presse.

Mais cet assouplissement a également permis une expression plus libre des tensions ethniques, qui ont souvent pour enjeu des terres ou des ressources, et se sont traduites par des violences meurtrières dans le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique (plus de 100 millions d'habitants).

Plus d'un million de personnes ont été déplacées en raison de ces violences.

(AFP)