France: un détenu poignarde deux surveillants
Un détenu "radicalisé" a poignardé et grièvement blessé deux surveillants mardi dans l'ouest de la France, avant de se retrancher avec sa compagne au sein de l'unité familiale de la prison, une agression considérée comme un acte terroriste par les enquêteurs.
"Le caractère terroriste de cette attaque ne fait aucun doute", a déclaré la ministre de la Justice Nicole Belloubet, en précisant que le détenu restait "retranché" à l'intérieur de la prison ultra-sécurisée de Condé-sur-Sarthe, en Normandie.
Des renforts de forces de sécurité ont été envoyés au centre pénitentiaire. Le procureur de la République de Paris Rémy Heitz, dont dépend le parquet antiterroriste saisi de l'enquête, s'est également rendu sur place.
Vers 08h45 GMT le détenu, Michaël Chiolo, a attaqué deux surveillants avec un couteau en céramique, selon l'administration pénitentiaire.
Les victimes ont été grièvement blessées au visage et au thorax, selon une source policière. Âgés d'une trentaine d'années, elles ont été hospitalisées mais leurs jours ne sont pas en danger, a précisé Alassanne Sall, délégué FO de la prison, selon lequel le détenu a dit "Allah Akbar" en passant à l'attaque.
Un surveillant, "éventré", "est au bloc pour une intervention chirurgicale", l'autre a été touché à la mâchoire, au visage et dans le dos, selon le syndicaliste.
"C'est vraiment une tentative d'assassinat. Il y avait du sang partout. L'unité de vie familiale était un champ de bataille", a-t-il raconté.
Détenu de droit commun, Michaël Chiolo, 27 ans, purgeait une peine de 30 ans de réclusion criminelle et était libérable en 2038.
Il est considéré comme "radicalisé en prison", selon une source policière, mais n'était pas détenu dans le quartier pour radicalisés ouvert en septembre, a précisé le syndicat FO.
Selon Pauline Brion, l'avocate du détenu, il a rencontré sa compagne en prison après sa conversion et "ils projetaient de se marier".
(AFP)