Maroc: enquête sur les circonstances de la mort de Mouhcine Fikri
La mort tragique d'un vendeur de poisson, broyé par une benne à ordures, suscite une vague d'indignation et de manifestations au Maroc. Le ministre de l'Intérieur marocain, Mohamed Hassad, s'est dit déterminé à établir les circonstances exactes de la mort de Mouhcine Fikri, et à «punir les responsables de ce drame». «Personne n'avait le droit de le traiter ainsi», a déploré Mohamed Hassad. «On ne peut pas accepter que des responsables agissent dans la précipitation, sous la colère, ou dans des conditions qui ne respectent pas le droits des gens», a-t-il souligné.
Le ministère de l'Intérieur, conjointement avec le parquet local, a ouvert une enquête au lendemain de l'incident. Le roi Mohammed VI a ordonné «une enquête minutieuse et approfondie», et dépêché à Al-Hoceima le ministre Hassad qui a présenté «les condoléances et la compassion du souverain à la famille du défunt». «L'enquête doit déterminer avec exactitude ce qui s'est passé, mais il y a des choses que l'on sait déjà», a expliqué Mohamed Hassad.
«Ce dont on est sûr est que la personne concernée a quitté le port dans une voiture avec quelqu'un d'autre, et a refusé de s'arrêter à un contrôle de police. L'alerte a été donnée, le véhicule a été intercepté, avec à son bord une quantité importante d'espadon, une espèce interdite à la pêche», a récapitulé le ministre. «Le procureur a été informé et la décision a été prise de détruire la marchandise illégale. Toutes les questions se posent après ça», a-t-il ajouté.
«Qui a pris la décision de le faire le soir même, comment la benne a-t-elle pu se déclencher... c'est à toutes ces questions que l'enquête du procureur doit répondre», ceci alors «qu'il y avait beaucoup de témoins».
«Nous sommes catégoriques : toutes les défaillances seront sévèrement sanctionnées par la justice», a réaffirmé Mohamed Hassad. «Les conclusions de l'enquête devraient arriver très vite, c'est une question de jours», selon le ministre. «L'Etat ne peut pas être considéré comme directement responsable de ce décès, mais l'Etat a la responsabilité d'établir les fautes et de les sanctionner», a-t-il conclu.