Italie: 5 personnes arrêtées dans l'enquête sur Anis Amri
Cinq personnes ont été arrêtées jeudi matin en Italie dans le cadre d'une opération antiterroriste visant des proches du Tunisien Anis Amri, auteur de l'attentat au camion-bélier sur un marché de Noël berlinois le 19 décembre 2016, rapporte la presse italienne.
L'attaque revendiquée par l'organisation Daech avait fait 12 morts et une centaine de blessés.
Anis Amri, qui avait séjourné dans le passé en Italie, avait été tué dans une banlieue de Milan lors d'un banal contrôle de police, après quatre jours de traque à travers l'Europe.
Parmi les cinq personnes arrêtées, se trouverait un complice d'Anis Amri, un Tunisien de la ville de Latina (au sud de Rome) qui aurait projeté de lui fournir des faux papiers afin qu'il puisse se réfugier à l'étranger, ont indiqué les enquêteurs à l'agence italienne Agi.
Les personnes arrêtées en Italie sont soupçonnées de "formation ou activité ayant pour finalité le terrorisme international" et association de malfaiteurs visant à procurer des faux papiers à des migrants clandestins, précise notamment Agi.
Des perquisitions ont eu lieu à Rome, Latina, Caserte, Naples, Matera et Viterbe.
Anis Amri, abattu à 24 ans, avait débarqué à Lampedusa en 2011 et avait passé quatre ans en prison en Sicile pour l'incendie d'une école.
Fin 2016, plusieurs perquisitions avaient été menées dans des logements où il aurait été hébergé un an plus tôt dans une zone agricole au sud-est de Rome. La presse avait notamment rapporté qu'il avait vécu plusieurs semaines à Aprilia, à une quarantaine de kilomètres au sud de Rome, chez un de ses compatriotes rencontré à Lampedusa.
Le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni avait alors écarté l'existence de "réseaux" de soutien à Anis Amri en Italie, un procureur antiterroriste expliquant pour sa part que les milieux criminels du pays procuraient souvent "un soutien logistique" aux terroristes européens.
La police italienne a par ailleurs arrêté mercredi à Turin (nord-est) un Italien de 23 ans né en Italie de parents marocains, Halili Elmahdi, qui présentait des signes de radicalisation très alarmants, en prônant le terrorisme sur les réseaux sociaux.
La police a notamment retrouvé à son domicile des manuels indiquant les points vitaux à viser pour tuer des personnes au couteau, ainsi que des instructions pour installer une bombe à bord d'un camion.
Treize perquisitions ont été menées mercredi aux domiciles de ses contacts dans de plusieurs villes italiennes, le jeune homme étant soupçonné d'avoir cherché à recruter des "loups solitaires" musulmans en Italie prêts à commettre des attentats.
La justice a estimé que ce jeune homme, déjà arrêté il y trois ans pour apologie du terrorisme et placé sous surveillance, pouvait passer à l'action en raison de sa radicalisation.