Québec : Interdiction du voile intégral dans les services publics
L'Assemblée nationale du Québec a voté le 18 octobre la loi interdisant d'avoir le visage couvert pour demander ou recevoir des services publics, ciblant ainsi le port du voile intégral dans les administrations.
Une loi impose désormais aux Québécois de dévoiler leur visage dans les transports, à l'école, à l'hôpital ou encore dans les administrations. L'opposition dénonce un texte menaçant le «vivre-ensemble».
Cette loi sur «la neutralité religieuse de l'Etat québécois» concerne aussi bien les fonctionnaires des administrations provinciales ou municipales que les citoyens recourant à leurs services. Toute personne venant dans une administration, montant à bord d'un autobus, pénétrant dans une école ou un hôpital devra désormais être facilement identifiable et avoir le visage libre de tout accessoire vestimentaire.
Des exceptions et une forte opposition
La loi prévoit néanmoins des aménagements. Y figure ainsi la possibilité pour les citoyens de demander des «accommodements raisonnables», autrement dit des dérogations en vertu de la Charte des droits et libertés, document constitutionnel garantissant la liberté de religion. Les demandes seront traitées au cas par cas, selon des critères qui demeurent flous.
Le texte n'interdit cependant pas le port de signes religieux par les fonctionnaires, ni le crucifix trônant à l'Assemblée nationale du Québec, ce dernier étant considéré comme un élément du patrimoine québécois. Cette loi fait suite à une décennie de polémiques sur les rapports entre l'Etat québécois et certaines minorités.