Le pétrole iranien, à nouveau dans le collimateur de Trump
Les cours du pétrole ont monté jeudi, après de nouvelles sanctions de l'administration américaine visant à réduire les exportations d'or noir de l'Iran, au moment où Donald Trump veut conclure un accord sur le nucléaire iranien.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a gagné 1,72% à 72,00 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en avril, dont c'est le dernier jour de cotation, a grimpé de 1,64% à 68,26 dollars.
"Aujourd'hui, l'Iran est à nouveau dans le collimateur de l'administration américaine", commente auprès de l'AFP John Kilduff, d'Again Capital.
Le gouvernement américain a annoncé jeudi, des sanctions contre une raffinerie indépendante en Chine, accusée de transformer illégalement du pétrole iranien, en soulignant sa volonté de "réduire à zéro" les exportations de brut de Téhéran.
En Chine, des raffineries indépendantes, surnommées "théières", sont suspectées de transformer le pétrole iranien en dépit des sanctions internationales le visant. Washington a sanctionné jeudi l'une d'elles, Luqing Petrochemical, basée dans la province de Shandong, ainsi que son dirigeant, selon des communications du ministère des Affaires étrangères et de celui de Finances.
Les Etats-Unis ont aussi sanctionné plusieurs navires, suspectés de faire partie de la "flotte fantôme" qui permet à Téhéran de continuer à commercer son pétrole sous les radars.
Ces nouvelles sanctions "montrent la détermination des Etats-Unis à mettre de plus en plus de pression sur l'Iran pour négocier un nouvel accord sur le nucléaire", affirme Jorge Leon de Rystad Energy à l'AFP.
Avec ce nouveau train de sanctions, "l'Iran pourrait avoir plus de difficultés à exporter son pétrole brut vers la Chine", explique à l'AFP Ole R. Hvalbye, analyste chez SEB.
"Mais dans l'ensemble, je pense que la pression à la baisse persiste" sur le marché, notamment car l'administration de Donald Trump "ne veut pas d'une hausse des prix du pétrole", relève M. Kilduff.
Par ailleurs, selon des informations de l'agence Bloomberg, l'administration Trump est prête à prolonger d'au moins un mois le délai accordé à la compagnie pétrolière américaine Chevron pour mettre fin à ses activités au Venezuela.
Fin février, Donald Trump avait annulé une licence d'exploitation de pétrole au Venezuela accordée à Chevron, accusant notamment Caracas de ne pas respecter un accord de rapatriement de ses migrants, ce qui avait fait bondir les cours.
"Nous sommes toujours dans une sorte de roulette des sanctions: nous sommes passés de la pression sur le Venezuela, à l'administration qui envisage maintenant d'autoriser Chevron à reprendre ses activités", résume M. Kilduff.
(avec AFP)