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Mahmoud Khalil ou l'illustration des abus de l'administration Trump

Mahmoud Khalil ou l'illustration des abus de l'administration Trump

Mahmoud Khalil, militant palestinien et ancien étudiant de l’Université Columbia, est actuellement détenu par les services de l’immigration américaine après la révocation de sa carte verte par l’administration Trump. Son engagement en faveur des droits des Palestiniens, notamment au sein du mouvement Columbia University Apartheid Divest, l’a placé au cœur d’une controverse politique et judiciaire.

Ses avocats dénoncent des entraves à ses droits fondamentaux, affirmant qu’il s’est vu refuser un entretien confidentiel avec sa défense. Un juge a finalement ordonné qu’il puisse consulter ses avocats en toute confidentialité.

Un exil marqué par l’engagement

Né en Syrie dans une famille palestinienne originaire de Tibériade – ville vidée de ses habitants palestiniens en 1948 –, Mahmoud Khalil a grandi dans un contexte d’instabilité régionale. Diplômé en informatique de la Lebanese American University, il a travaillé avec des institutions internationales, dont le Foreign, Commonwealth and Development Office britannique, avant d’intégrer en 2023 la School of International and Public Affairs (SIPA) de Columbia pour un master en administration publique.
Une figure du militantisme à Columbia

L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et la guerre qui s’en est suivie ont provoqué une vague de manifestations sur les campus américains, notamment à Columbia. Prudence oblige, Mahmoud Khalil évitait les sit-in pour préserver son visa, mais il est devenu un porte-parole du mouvement étudiant, plaidant pour le désinvestissement de Columbia de ses liens financiers avec Israël.

Suspendu temporairement par l’université, il a été réintégré faute de preuves d’une implication directe. Dans une interview à CNN, il défendait une vision inclusive du militantisme :

   « La libération du peuple palestinien et du peuple juif sont interdépendantes. On ne peut pas réaliser l’une sans l’autre. »

Il dénonçait également les accusations d’antisémitisme visant les manifestations pro-palestiniennes, estimant qu’elles masquent une montée du sentiment anti-palestinien, de l’islamophobie et du racisme.
 

Une arrestation au cœur des tensions politiques

Le 9 mars 2025, des agents fédéraux ont arrêté Mahmoud Khalil à son domicile. Son avocate, Amy Greer, dénonce une décision arbitraire de l’administration Trump, soulignant qu’il est marié à une Américaine et attend son premier enfant.

Donald Trump a salué son arrestation sur Truth Social, la présentant comme conforme à ses directives visant les étudiants étrangers engagés dans des activités « pro-Hamas ». Khalil est actuellement détenu dans un centre de rétention en Louisiane, en attente d’une décision sur son sort.

Sources : 20 minutes, Le Monde.fr