Egypte - COP27: L'appel à manifester... pas suivi
La police égyptienne quadrillait, ce vendredi, le centre du Caire, où se trouve la place Tahrir, lieu habituel des rassemblements de protestation et épicentre de la "révolution" de 2011, après des appels à manifester, finalement pas suivis, selon l'AFP.
Sur la place emblématique, des hommes en civil contrôlaient les téléphones de jeunes à moto ou de passants, tandis que leurs collègues en uniforme barraient certaines rues.
Aucun manifestant n'était visible et des camions de police stationnaient sur les ponts menant au centre de la mégalopole de plus de 20 millions d'habitants, tandis que les rideaux des cafés étaient baissés.
Selon des ONG de défense des droits humains, près de 200 personnes ont été arrêtées en Egypte, ces dernières semaines, en lien avec l'appel lancé, par des figures de l'opposition à l'étranger, sur les réseaux sociaux, sous le mot-clé "Manifeste_le_11/11", mais que personne n'a suivi.
Ce vendredi, seuls des policiers arpentaient le centre du Caire. De nombreuses vidéos en ligne prétendaient montrer des foules anti-Sissi, mais le fact-check de l'AFP en arabe a établi qu'elles avaient, en réalité, été tournées, il y a des années.
Cette journée était particulièrement sensible pour les autorités égyptiennes, qui organisent la COP27 à Charm el-Cheikh, car le président américain Joe Biden y est arrivé, aujourd'hui.
La campagne de soutien au détenu politique égypto-britannique Alaa Abdel Fattah, dit "en danger de mort", après sept mois de grève de la faim, a interpellé le dirigeant américain.
Elle lui rappelle que, candidat, il avait promis de ne plus donner de "blanc-seing" à Sissi, au sujet des droits humains et l'alerte sur le sort de Alaa Abdel Fattah, "coupé du monde, possiblement nourri de force et sans que sa famille ne puisse obtenir de preuve de vie".
Après le probable refus essuyé par le nouveau Premier ministre britannique qui est intervenu pour la libération du blogueur et qui est arrivé en Egypte, accompagné de la soeur de ce dernier, un groupe d'experts indépendants travaillant pour l'ONU, a prévenu ce vendredi : "l'emprisonnement de Alaa Abdel Fattah et son calvaire ne peuvent pas devenir l'image de la COP27".
Faisant écho aux appels des dirigeants occidentaux à la COP27, au début de la semaine, ils appellent à "la libération au plus vite" du blogueur.
(AFP)