Les enfants autistes n'ont pas bénéficié de suivi psychologique
Les enfants autistes victimes de violences au centre pour enfants autistes de l’Ariana n’ont bénéficié, jusqu’à l’heure actuelle, d’aucun accompagnement psychologique, a affirmé Najet Laabidi, porte-parole du comité de soutien aux enfants autistes.
Auditionnée, lundi, par la Commission des affaires des handicapés et des catégories précaires à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Laabidi a ajouté qu’en dépit de l’engagement du gouvernement à fournir une prise en charge psychologique à tous les enfants victimes de violences au sein de ce centre, seuls les enfants dont les parents ont choisi de les laisser dans cet établissement, ont bénéficié de cette initiative.
Elle a mis en doute l’efficacité de ces séances de prise en charge psychologique qui sont effectuées au sein du centre, estimant que le choix du lieu n'est pas judicieux dans la mesure où il s'agit de "la scène du crime" pour la victime.
L’avocate qui a exprimé son étonnement de voir le centre continuer d'accueillir des enfants autistes malgré ce grave incident, a mis l'accent sur la nécessité de fournir un soutien psychologique aux parents des victimes.
De son côté, la psychologue Rahma Ayari a confirmé l’existence de graves dépassements dans le traitement des enfants qui fréquentent cet établissement puisqu'elle a été témoin d'actes violents commis à leur encontre.
Ayari a affirmé avoir subi des pressions lors de son audition par la direction régionale de lutte contre le crime relevant de la garde nationale de Ben Arous, indiquant que cette audition a duré huit heures.
Elle a appelé à renforcer les opérations de contrôle au sein de ce centre et à lui fournir un personnel éducatif et psychologique spécialisé.
Certains députés ont appelé à la nécessité de tirer les leçons de cet incident, soulignant que la fermeture du centre fait partie des prérogatives du pouvoir exécutif.
De son côté, le président de la commission a annoncé la tenue, prochainement, à l’initiative de la commission, d’une journée consacrée à l’autisme.
La commission a, ensuite, auditionné des élèves de l’institut des non voyants de Bir El Kassâa qui ont parlé de certaines défaillances en matière d'accompagnement et au niveau de l’infrastructure.
Ces élèves ne bénéficient pas, d’après la conseillère juridique de l'association "I Watch", Intissar Arfaoui, de conditions d'apprentissage propices citant, à cet égard, le manque d'outils pédagogiques et l’absence de sécurité au niveau de l’hébergement.