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Affaire Nabil Karoui : Tahya Tounes dénonce le dénigrement de Chahed

Le parti Tahya Tounes s'est dit "étonné" de se voir impliqué, ainsi que son candidat à l'élection présidentielle (Youssef Chahed), "dans une affaire qui ne peut en aucune manière le concerner", dénonçant le fait d'instrumentaliser l'affaire de Nabil Karoui arrêté, vendredi, pour mener des campagnes de diffamation contre le mouvement et son président.

Nabil Karoui, propriétaire de Nessma TV, président du parti "Au Cœur de la Tunisie" et candidat à l'élection présidentielle anticipée prévue le 15 septembre prochain, a été arrêté, hier en exécution du mandat de dépôt délivré à son encontre par une des chambres de la Cour d'appel de Tunis.

La chambre d'accusation en charge de la corruption financière près de la Cour, s'était réunie vendredi soir pour l'examen de la plainte déposée par l'organisation I Watch contre les deux frères Karoui et décidé de délivrer deux mandats de dépôt à leur contre.

" I Watch " avait déposé une plainte le 2 septembre 2016 auprès du Pôle judiciaire, économique et financier contre les deux frères Karoui pour suspicion de blanchiment d’argent par l’intermédiaire des sociétés qu’ils détiennent au Maroc, en Algérie et au Luxembourg. Le procureur de la République près le Pôle judiciaire avait ouvert une enquête à la suite de cette plainte et décidé d’adresser plusieurs chefs d’accusation à Nabil Karoui et Ghazi Karoui dont celui de blanchiment d’argent. Le juge d’instruction en charge de l’affaire avait décidé le 8 juillet dernier des mesures préventives à l’encontre des deux frères Karoui dont l’interdiction de voyage et le gel des avoirs.

Dans une déclaration rendue publique samedi, Tahya Tounes a dénoncé les campagnes médiatiques mettant en doute l'intégrité et l'indépendance de la justice et les tentatives de le soumettre à un chantage et d'influencer ses décisions, affirmant son attachement au principe de l'égalité devant la loi sans exclusion.

De son côté, le parti Beni Watani a condamné la manière empruntée pour procéder à l'arrestation de Nabil Karoui qui, selon lui, ne s'est pas appuyée sur une base juridique adéquate. Il s'est dit "étonné de l'absence de la même détermination dans le suivi des accusés impliqués dans le dossier de l'appareil sécuritaire secret".

Le parti appelle le président de la République par intérim à pousser tout le gouvernement à démissionner pour devenir un gouvernement de gestion des affaires courantes avec des prérogatives limitées.

Beni Watani, dont le président, Said Aidi postule, lui aussi, à la magistrature suprême, appelle tous les concurrents en lice et les partis politiques à la "moralisation de la concurrence, et à barrer la route à tous ceux qui veulent saper le processus électoral et rétablir la dictature".

Pour sa part, Machrou Tounes, qui présente un candidat au scrutin présidentiel (Mohsen Marzouk), a dit suivre avec "préoccupation" l'affaire impliquant les deux frères Karoui suite à une plainte déposée par l'organisation I Watch et ayant entrainé leur arrestation. Le mouvement demande aux autorités responsables: le Conseil supérieur de la magistrature et le ministre de la Justice, à garantir le maximum de transparence et à informer l'opinion publique sur les motifs de la décision (d'émettre le mandat de dépôt) et les procédures d'exécution. Le but étant, selon le mouvement, d'éviter "l'interférence entre les calendriers judiciaire et politique" et de garantir le déroulement des prochaines échéances électorales dans un climat démocratique.

Rappelons que le ministère de la Justice a ordonné à l'inspection générale au sein du département d'enquêter sur les circonstances de l'émission de deux mandats de dépôt à l'encontre de Nabil et Ghazi Karoui et de s'assurer de la légalité des procédures empruntées.

(Source : TAP)